Ne masquons ni nos enthousiasmes ni nos impatiences. Un moment décisif est en train de se jouer dans l’histoire urbanistique de Clermont et il y a quelque chose d’émouvant dans l’idée qu’une friche industrielle va devenir un quartier. Donc un bout de vie dans la ville prêt à éclore autour de ces pistes Michelin en forme de grands toboggans sur lesquels glissent cent ans de souvenirs.
Mais il y a deux façons de regarder le passé : ne rien toucher de peur de froisser les symboles et les figer dans le marbre d’un musée sans visiteurs ou accepter que les lieux où l’on a grandi puissent changer et accueillir d’autres usages. C’est le choix qui est fait à Cataroux et, pour tout dire, c’est le plus joyeux. Il faut entrer dans ces bâtiments pour voir la dentelle des charpentes Eiffel et la beauté foudroyante des verrières qui aspirent la lumière.
Reste à réveiller l’endroit, lui donner des couleurs et le droit de faire du bruit. Ça passe aussi par là, exister. Rien ne sert de penser la ville si on n’en devine pas les façons de l’habiter. Sur ce projet, on parle moins de béton que de gens qui vont dîner, faire du sport, chanter, danser. Il y a pire comme histoire.
Stéphane Vergeade
