Alors que les élections européennes auront lieu le 9 juin prochain, et que la liste du RN, menée par son président Jordan Bardella, apparaît comme la grande favorite - 30 % des intentions de vote exprimées selon un sondage Elabe pour La Tribune du dimanche et BFMTV, L’Express fait le point sur les 79 députés français qui occupent actuellement le Parlement européen, depuis 2019.
Formation libérale-centriste du Parlement, Renew est créée le 12 juin 2019, et s’impose comme la troisième force politique de l’organe européen, avec 101 élus (plus de 14 % des eurodéputés). Il est dirigé par la Française Valérie Hayer, macroniste de la première heure et tête de liste du parti présidentiel aux prochaines européennes. Encore inconnue il y a quelques semaines, sa candidature est longtemps apparue comme un choix par défaut, face à un RN qui semble tout-puissant.
En mai 2019, 23 eurodéputés RN ont été élus pour siéger dans ce groupe de droite nationaliste et d’extrême droite, aux côtés de partis comme la Lega en Italie ou l’AFD en Allemagne. Parmi eux figure Jordan Bardella, devenu vice-président du groupe, et tête de liste du RN à l’élection du 9 juin, dont il est grand favori.
Quatre eurodéputés du groupe ont depuis quitté le RN pour rejoindre Eric Zemmour, lors de la campagne présidentielle de 2022 : Maxette Pirkabas, Gilbert Collard, Jérôme Rivière et Nicolas Bay. Ce dernier a rejoint les rangs du groupe des Conservateurs et réformistes européens, aussi considéré d’extrême droite.
Ce n’est qu’en 1984 que les Verts ont commencé à coordonner leurs efforts au niveau européen. En juillet 1999, ils ont rejoint l’Alliance libre européenne (ALE), regroupant notamment des partis militant pour le droit des régions à l’autodétermination. Ils ont donné naissance à un nouveau groupe politique, les Verts/Alliance libre européenne, qui comprend 72 eurodéputés, dont la délégation française est la plus nombreuse avec 12 membres.
A 36 ans, Marie Toussaint, aussi inconnue du public, a été choisie pour mener la tête de liste d’EELV, au détriment de l’ancien secrétaire national des Verts David Cormand, recalé à la deuxième place de la liste. Elle s’est notamment imposée sur la scène militante avec "L’affaire du siècle" en 2019, nom donné à l’initiative de trois associations de défense de l’environnement - dont la sienne - qui ont assigné l’Etat en justice pour inaction climatique.
Fondé en 1953 (sous le nom de Groupe démocrate-chrétien), le PPE est le groupe politique le plus important en nombre depuis 1999. Mais son avance sur le deuxième groupe, celui des socialistes et démocrates (S & D), s’érode depuis 2014. En France, François-Xavier Bellamy, membre du groupe, est tête de liste pour le parti des Républicains. Sa liste est créditée de 8 % des voix dans le baromètre l’OpinionWay-Vae Solis pour Les Echos, peu ou prou le même qu’au dernier scrutin de 2019, qui avait placé la droite à son plus bas niveau avec seulement 8,4 % des suffrages. Nadine Morano, Brice Hortefeux ou Geoffroy Didier en sont également membres.
Situé au centre-gauche de l’échiquier politique, le groupe S & D représente plus de 20 % des sièges avec 143 eurodéputés, dont 7 Français. Raphaël Glucksmann, tête de liste du PS ; Aurore Lalucq, ancienne porte-parole de Génération. s, le parti de Benoît Hamon ; ou encore Pierre Larrouturou, malheureux candidat à la primaire de gauche lors des élections présidentielles de 2022, en font partie. Avec 12 % des intentions de vote, la liste PS figure en troisième position dans les sondages pour les prochaines européennes, derrière le RN et le parti présidentiel.
Situé tout à gauche de l’échiquier politique, le groupe de la Gauche occupe un peu plus de 5 % des 705 sièges au Parlement européen, avec 37 eurodéputés issus de 13 Etats membres. Sa co-présidence est assurée par la Française Manon Aubry, tête de liste LFI, et l’Allemand Martin Schirdewan (Die Linke). Si la France insoumise aurait souhaité une liste unique de la Nupes, dans la continuité de l’union aux législatives de 2022, cette alliance a été refusée par le PS et les écologistes. Les Insoumis assument un projet antilibéral "incompatible avec les règles européennes actuelles", et s’imaginent convaincre les Etats membres de renégocier les traités européens conformément à son programme.
