Le groupe vit bien. Le dicton est parfois galvaudé et souvent utilisé pour ironiser. Mais cette saison, la formule colle parfaitement à l’effectif du Puy Foot. Il l’a prouvé, encore, vendredi dernier, lors de la victoire (3-1) face à Chamalières.Pour son retour à la compétition, quinze jours après la fin de l’épopée en Coupe, le collectif ponot avait conservé son esprit de camaraderie.
En témoignait la célébration collective sur l’ouverture du score de Renald Xhemo, où tous les joueurs de champ et même le gardien Matis Carvalho avaient traversé le terrain pour féliciter le buteur.
« Mes équipiers étaient contents pour moi parce que c’est vrai que j’ai eu pas mal de situations ces derniers temps et ça ne payait pas encore. Et puis, je ne marque pas souvent », s’amusait le milieu après la rencontre.
« Cette image m’a aussi marqué, cela montre qu’on a encore envie de gagner », reconnaît Stéphane Dief, quelques jours après avoir franchi le cap des dix succès en championnat. Ce résultat a permis au groupe de remettre le pied à l’étrier, de la meilleure des manières.
« Nous étions dégoûtés de ne pas jouer contre Fréjus, après dix jours sans match. Ça nous a fait du bien de retrouver les terrains et de revivre ces moments-là », apprécie Matis Carvalho.
Un petit manque d’énergie face à ChamalièresMalgré tout, la synergie n’a pas toujours été synonyme d’énergie, dans le derby face à Chamalières. À froid, l’entraîneur dresse le même constat qu’au soir de la victoire. « C’est un match où on a fait moins que d’habitude. Sur les données GPS récoltées, nous avons vu que c’était inférieur. Sur certaines phases, il y a eu un peu trop de dilettantisme, ce qui a engendré des pertes de balle. »
En étant moins performant qu’à l’accoutumée, Le Puy Foot a mené 3-0 jusqu’à la 95e minute. Il faut tout de même y voir un signe positif. Il est difficile d’être toujours à 100 % et les grandes équipes doivent savoir gagner même lorsqu’elles sont moins performantes. C’est le lot d’une saison. Ce résultat est d’autant plus rassurant qu’il a permis de bien négocier un tournant.
Maintenant que le maintien est acquis, on regarde devant. Il n’y a que la première place qui compte pour nous.
Après deux semaines sans jouer et la fin d’une aventure extraordinaire en Coupe à digérer, les Vellaves ont tourné la page. Ils s’offrent maintenant le droit de rêver à une fin de saison excitante. « On ne va pas s’arrêter là, ce serait dommage. Nous voulons aller jusqu’au bout », lâche Matis Carvalho.
Pour le gardien, il n’y a aucune ambiguïté dans le vestiaire. Les joueurs savent où ils veulent aller. « Nous sommes deuxièmes à deux points du leader, l’objectif est de finir premier. Maintenant que le maintien est acquis, on ne regarde que devant. De la deuxième à la huitième position, on ne gagne rien, on ne jouera pas la Coupe d’Europe (rires). Donc il n’y a que la première place qui compte pour nous », confie Matis Carvalho.
En s’imposant ce samedi et le week-end suivant à Saint-Raphaël, lors de son match en retard, Le Puy serait d’ailleurs assuré d’endosser le costume de leader, sans se préoccuper des résultats d’Aubagne.
Combattre le relâchementPour aborder au mieux ces rendez-vous, le staff combat le relâchement. C’était le cas dès vendredi après Chamalières, en pointant tout de suite les petites défaillances du groupe. Cela s’est poursuivi cette semaine à l’entraînement. « Il y a eu beaucoup de jeu. Globalement, ça a bien travaillé. Sur les attentes, nous n’avons pas eu tout ce qu’on voulait, malgré tout, donc il faut vraiment prendre en compte ce petit relâchement. Notre plus gros risque, c’est de faire un peu moins », note Stéphane Dief.
Mais son groupe a suffisamment fait ses preuves, pour dissiper les inquiétudes. « Contrairement à ce que peuvent penser les joueurs, ce qu’ils font jusque-là en termes d’investissement est vraiment remarquable. Arriver à maintenir ce niveau d’exigence n’est pas chose aisée. Cela nécessite l’implication totale de chacun. »
« Il faut prendre ce match comme un challenge »Si le staff insiste autant sur la mentalité à adopter, c’est qu’il sait que l’affiche de ce week-end peut prêter à la déconcentration. Les Ponots se déplaceront samedi chez la lanterne rouge. Avec la pire attaque et la dernière défense, les statistiques ne parlent pas en la faveur de Toulouse (B). La réserve du TFC n’a toujours pas empoché le moindre succès après 19 journées.
Pourtant, Le Puy Foot s’avance prudemment en direction de la Ville rose. Si les Toulousains restent sur un lourd revers à Cannes (5-0), leurs précédentes sorties avaient été encourageantes. Avant cela, ils avaient dégotté un match nul à Grasse (0-0), puis accroché le leader aubagnais (1-1). « Je pense qu’il faut prendre ce match comme un challenge pour réaliser ce que le troisième et le premier n’ont pas réussi : battre cette équipe deux fois », commente Stéphane Dief.
Jouer les équipes « B » de clubs professionnels, à cet instant de la saison, est toujours particulier. C’est le moment pour les jeunes joueurs de faire leurs preuves, avant de négocier des contrats.
Matis Carvalho a déjà évolué avec les réserves de Toulouse et Montpellier. Le portier connaît donc ce contexte et sait à quoi s’attendre. « Ils vont forcément vouloir se montrer puisque l’objectif est principalement individuel pour ces jeunes. J’espère qu’ils arriveront à faire de belles choses en fin de championnat, mais seulement après nous avoir joué », sourit le gardien.
Lucas Jacquet