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"Conspiration islamiste et vague de violences au Sénégal: Echec à « l’harmattan » du Sahel", Par Abdoul Hamidou « Diouldé » Kane

Entre 2020 et ce début 2024, le Sénégal a échappé à un vaste complot à la trame très complexe, étendue et profonde. L’on peut même dire, qu’à part son groupe d’instigateurs, quasiment personne n’a vu venir cet « harmattan » brûlant du Sahel, pour faire allusion au « Printemps arabe », une brutale vague de contestation qui a éclaté simultanément à partir de Décembre 2010 dans plusieurs pays arabes (1) (2). Cela avait concerné, la Libye, la Tunisie, l’Egypte, le Yémen, la Syrie, l’Arabie Saoudite, le Koweït, l’émirat de Bahreïn, celui d’Oman, les émirats Arabes-Unis, l’Algérie, la Jordanie et le Maroc.
Une étonnante synchronisation 2 qui en a surpris des régimes et dont certains ont vacillé ou sont défaits. C’est quasiment « kifkif » avec ce qui s’est passé à travers le Sahel au cours de la même période et s’étirant jusqu’en cette année 2024. Le Sénégal se croyait à l’abri de ces « soubresauts » théologiques et de leurs bouleversements politiques. Nous y sommes en plein. Ce moment où tout le pays assiste à une longue série de tribulations politiques, judiciaires et constitutionnelles, semble approprié pour analyser l’évolution de notre pays durant ces trois dernières années. Il faut le révéler à l’entame de ce papier ; c’est en réalité un complot islamiste de grande ampleur.

Les compatriotes de tous âges que j’ai vus s’atteler aux travaux champêtres durant ces trois hivernages, aller à l’école française, à l’école coranique, au lycée ou à l’université, assister aux « gamous » et « magals » successifs de ces trois dernières années, suivre récemment et sans grande gène la phase finale de la CAN à Abidjan (Côte d’Ivoire) où notre pays jouait son « titre » ou bien même les péripéties du report des élections occupent la une des actualités, ne peuvent pas saisir encore aujourd’hui, la véritable mesure de cette conspiration islamiste, qui est toujours à deux doigts de faire basculer le Sénégal dans une gigantesque tourmente, dont il ne devra se relever que très difficilement. Peut-être pas ! Ce qui se passe au Sénégal depuis ces dernières années, est suivi de très près par les pays de l’ouest africain qui se trouvent dans ses environs (Mali, Mauritanie, Gambie, Guinée –Bissau, Guinée, Burkina, Niger, Nigéria et Tchad), mais aussi par la communauté internationale.

Et dans un bruyant vacarme géopolitique et médiatique, ce raffut ne va pas de pair avec les « affaires » sur lesquelles Macky Sall et son régime s’activent depuis 12 ans, avec notamment : le déroulement du Plan Sénégal Emergent (PSE), l’achèvement des réalisations d’infrastructures, le début (enfin) de l’exploitation des gisements de pétrole et de gaz ... la fédération de nombreux partenaires ( Etats, organisations de coopération, institutions financières internationales et banques privées etc.) Tous ces grands travaux autour de gigantesques programmes ne doivent évidemment pas souffrir de « bruits » dérangeants et inquiétants. Tout ce grand monde a suivi les graves incidents qui ont essaimé à travers le territoire, particulièrement depuis Mars 2021 période de l’éclatement de l’affaire « Adji Raby Sarr –Ousmane Sonko » et dans le déroulement duquel, il a été enregistré près d’une cinquantaine de morts et des milliards de dégâts matériels et financiers.

L’impact de ces émeutes et celui de la pandémie de COVID – 19, avaient, à l’instar du reste du monde, exacerbé la situation socio-économique et resserré fortement la crispation politique à travers toutes les strates de la population sur tout le territoire national. En outre, comme cela est indiqué plus haut, tout s’est passé alors que le Sénégal était avec son voisin, la Mauritanie, en train de s’engager sur la dernière ligne droite des préparatifs de l’exploitation du gaz et du pétrole offshore (réglages du partenariat international financier et mise en place du très complexe dispositif technique en mer). A partir de 2020, l’emmêlement judiciaire d’Ousmane Sonko, Président du Parti PASTEF (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité), jusqu’à sa dissolution le 31 juillet 2023, continue d’occuper le haut du pavé. La dissolution de son parti par décision administrative, conformément à la loi, a été déclenchée peu de jours après son arrestation et son incarcération à la prison de Sébikotane. Par la suite, les choses ont évolué avec sa décision de s’imposer une grève de 3 la faim ; ce qui lui a valu un séjour de plusieurs jours à l’hôpital Principal de Dakar, structure qui du reste est un Centre d’instruction médicale des Armées.

Finalement, il a été déplacé vers le centre de détention du Cap Manuel, zone militaire des plus sécurisée située sur la pointe extrême ouest de la presqu’île de la capitale Dakar. Cet endroit est très discret et étroitement surveillé. Certains ont susurré que c’était pour lui assurer une sécurité plus efficace du fait de « menaces qui pèseraient sur sa vie », le temps de voir les développements de la tension politique. Cet acte de contrainte a vu également l’éclatement de plusieurs incidents à travers le pays. Outre le vandalisme et l’autodafé ignobles dont la bibliothèque l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) a été le triste théâtre, deux filles sont mortes brulées vives dans un bus « Tata » incendié par des jets de cocktails-Molotov à Yarakh, un quartier de Dakar.

Déferlement de violences et vandalisme. C’est ainsi que le 29 Juillet suivant Ousmane Sonko sera inculpé pour « appel à l’insurrection, atteinte à la sûreté de l’Etat, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, complot contre l’autorité de l’Etat, actes visant à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles graves, etc. » Il sera rejoint dans cette inculpation à la charge extrêmement lourde par un des affidés du premier cercle, Bassirou Diomaye Faye. Cette fois-ci le Sénégal l’a échappé belle ! Alors là, je l’ai déjà révélé plus haut, mais j’insiste, le pays a failli être absorbé dans l’œil d’un ouragan (force 5) de violences inouïes. Cela aurait débouché immanquablement sur une guerre civile. De façon méthodique et avec un solide sang-froid, le Chef de l’Etat, son gouvernement, l’administration territoriale, les forces de défense et de sécurité (Police, Gendarmerie, Services de renseignement, Services de cyber-sécurité, Direction de la Surveillance du Territoire DST) ont canalisé les déferlantes qui avaient été préparées depuis longtemps.

L’atout précieux qui a surgi au bénéfice des Forces de défense et de sécurité (FDS) a été l’impréparation des acteurs, de véritables « néophytes politiques », qui avaient reçu comme mission, depuis plusieurs années, de mener cette rébellion dans tous les secteurs de la vie nationale et de faire émerger un « Sénégalistan ». Ce projet n’est rien d’autre que celui d’une frange secrète sénégalaise de la confrérie des « Frères Musulmans » (Al-Ikhwan al-Muslimin, fondé en 1928 par l’Égyptien Hassan alBanna) qui a tissé sa toile durant des décennies dans un silence feutré. L’objectif des Frères musulmans est la renaissance islamique et la lutte non violente contre « l’emprise laïque occidentale ». Selon l’essayiste Mohamed Louizi, ancien membre des Frères musulmans et qui se confiait en Septembre 2020 au magazine français Le Point : « dénommé Tamkine, il s'agit d'un plan stratégique sophistiqué, détaillé et adapté au pays, visant à atteindre, à terme, le sommet du pouvoir politique pour que l'islam, tel qu'il est compris, promu et pratiqué par les Frères musulmans, s'infiltre dans toutes les sphères de la société pour imposer la loi islamiste totalitaire, rétrograde et liberticide ».

« Ce projet tamkine ne peut s'établir, par définition, que sur une 4 plateforme solidement labourée, des années durant, par l'islamisme », a-t-il souligné. C’est quasiment la même conclusion pour Pierre Vermeren et Sarah Ben Nefissa lauteurs de l’ouvrage « les Frères musulmans à l’épreuvre du pouvoir paru en Janvier 2024 aux éditions Odile Jakob. Ré-islamisation par la dislocation des confréries Avec le constat sur le terrain de la présence de certains acteurs de ce ’’projet de réforme de l’islam ou de ré-islamisation’’ qui ont les mêmes patronymes avec certaines personnalités qui ont été précurseurs comme Mouhamed Cheikh Touré, Dr Ciré Ly, et tant d’autres têtes fortes de cette pensée islamiste, depuis les années 1950. Ils ont enveloppé secrètement leurs vrais buts stratégiques qui étaient d’amorcer une refonte de la société islamisée, d’affaiblir les confréries religieuses accusées d’exercer dans cette période pré-indépendance une féodalité sur le monde paysan. Pourtant, Mouhamed Cheikh Touré a fait ses débuts dans l’instruction sur l’islam à Fass Touré, sous la férule de son oncle Serigne Hady Touré, un des grands moukhadams du Maodo El hadj Malick Sy de Tivaouane, une des grandes figures de la confrérie de la Tijaniyya.

Les pérégrinations de Cheikh Touré à travers le Sénégal, le Maghreb et la sous-région de l’Afrique occidentale française (AOF) l’ont poussé à créer en 1953, l’Union culturelle Musulmane ( UCM) , une association islamique fédérale avec des compagnons militants de l’islamisme politique. Ciré Ly et d’autres jeunes militants s’insérèrent dans l’association des jeunes étudiants musulmans d’Afrique Noire. Leur tâche était difficile car ils avaient en face des leaders charismatiques et savants à la tête des mouvements confrériques comme Khalifa Ababacar Sy, El Hadj Ibrahima Niasse, Serigne Falilou Mbacké et d’autres illustres leaders à Ndiassane, Thiénaba, Yoff Layène, Pire, Saint-Louis, Sokone, Djamal, etc.

Débarqué de la présidence de l’UCM, c’est le même Cheikh Touré qui a par la suite fondé l’Organisation de l’Action Islamique (OAI) proche de l’Iran chi’ite et par la suite naquit à Thiès la Jamaatou Ibadou Rahman en 1978 qui est le fruit d’une scission de l’UCM. C’est ce qui, plus tard, a certainement rendu possible la couture d’une alliance entre le mouvement des « fréristes » sénégalais avec la galaxie des associations salafistes-wahhabites qui ont aujourd’hui comme gourous principaux, Dr Mouhamed Ahmed Lo et Ibrahima Khalil Lo. Bizarrement, fréristes et wahhabites sont occasionnellement alliés au Sénégal, alors que sur l’autre bord à l’Est du continent, les fréristes de la « citadelle –mère » d’Egypte et le régime wahhabite saoudien se haïssent mortellement. C’est ce qu’on appelle une alliance opportuniste de circonstance. Ainsi au Sénégal, juste après l’ouverture du front judiciaire contre Sonko en février 2021, les deux leaders « Lo » ont cru que l’heure était venue de marquer leur présence et pesamment au cours d’un grand rassemblement de toutes les associations salafistes « wahhabites », en Novembre 2021 au Grand Théâtre de Dakar.

De cette date de mobilisation, ils déclenchèrent une vague d’attaques de harcèlement idéologique lancées par leurs prédicateurs de combat armés de leur langue en véritable sabre de la dénonciation par l’impertinence de ceux qu’ils appellent 5 improprement « ahlou Bi’da » ou les « groupes des hérétiques de l’innovation religieuse », disons les adeptes des confréries soufies. Cela a été marqué fortement par le feuilleton judiciaire qui a concerné l’un de leurs prédicateurs les plus virulents contre les confréries, en l’occurrence, le prédicateur Omar Sall qui sera d’ailleurs condamné.

Depuis, ils semblent tous, lui et ses compagnons (les oustazes Mor Kébé, Alpha Ba et Oumar Diallo) observer un discret mouvement stratégique de repli en attendant le calme. Peut-être le calme avant la tempête. Ce que l’on a noté comme effervescence et fracas durant ces trois dernières années, c’est qu’heureusement, devrait-on dire, il n’y avait parmi les dirigeants de cette entreprise de déstabilisation du Sénégal que des néophytes, sans maitrise des mécanismes de la clandestinité et des exigences supérieures de la discrétion. Ils n’avaient pas du tout reçu la formation politique et technique efficace et pas adopté la structuration « bétonnée » propres aux « as » des partis de Gauche.

Par leurs propres paroles intempestives, sans ligne politique clairement définie, avec leur fougue et impétuosité « fasciste », ils ont vu le sol se dérober sous leurs pieds. Pourtant dans ce groupe des « têtes pensantes », il y a bien des « énarques » et des universitaires. Nous y reviendrons plus loin. Dans leur riposte sécuritaire, les FDS ont dans un premier temps repéré, surveillé, « logé » et étudié toute leur préparation « militaire » avant de démanteler tous les échafaudages « terroristes » que leur direction « politique » avait installés dans des régions du pays dont notamment Diourbel, Thiès, Ziguinchor et surtout Dakar la capitale. Plusieurs centaines d’affidés, moulés dans un radicalisme pur et dur de tout acabit, radicalisés jusqu’à la moelle pour le fameux « Projet », seront arrêtés avec une efficacité redoutable, sans bruits, par les « Ninjas » du GIGN et de la BIP, sous la conduite de procureurs, de chefs de sections de Recherches de la gendarmerie, de la sûreté urbaine de Dakar, de la division des investigations criminelles (DIC), de la DST, des commissariats, soutenus par ceux des Renseignements généraux à travers le territoire national. Les citoyens ne semblent pas au fait de ce travail remarquablement réussi par les FDS et qui leur a évité de vivre douloureusement et au plus profond de leur chair, le syndrome ivoirien, ou pire rwandais. Les FDS nous ont évité la grande déchirure.Dans ce succès, il faudra mettre aux premiers rangs l’administration territoriale (gouverneurs et préfets) surtout ceux des centres urbains « chauds » (Dakar, Saint-Louis, Diourbel, Touba, Mbacké, Ziguinchor, Kolda, Koungheul, etc.). Ces autorités de l’Etat ont tenu bon.

Toutefois, au regard de l’évolution de l’actualité, on note que l’Etat a gagné quelques grandes batailles, mais pas encore la « guerre ». Le combat n’est pas fini. Pourquoi et comment en est-on arrivé à cette situation ? Il faut lever toute équivoque. Sonko avec son appareil politique dissous et la « pieuvre » qui en est leur soutien de derrière les rideaux, ne sont pas apparus subitement en génération spontanée. Comme précisé plus haut, ce complot n’est rien d’autre qu’une folle ambition de réformer l’islam. Et de ce point de vue, on peut dire que Sonko n’était pas encore né quand la germination de ce projet de « réforme islamiste » se déroulait au Sénégal et dans le reste de l’Afrique Occidentale française (AOF) et qui a cheminé dans des péripéties turbulentes avant de finir aujourd’hui dans les filets judiciaires. Ce projet est né depuis la création dans les année 50 du Harakatu Falah (Mouvement Al Falah) qui est une organisation islamiste, réformiste, piétiste et sociale et bien sûr 6 l’UCM (l’Union Culturelle Musulmane) dont les démembrements existaient au Sénégal, au Mali etc. La trame du complot islamiste La véritable trame qui sous-tend ce « complot » a pour finalité la déstabilisation de l’armature étatique, à y regarder de près en observateur au sens aiguisé.

A l’analyse de plusieurs détails déversés par les médias (TV, Radios et journaux) et les centaines de sites internet, il est facile d’en déduire que cette machination a pour but central « une réforme de l’islam au Sénégal ». Oui, c’est bien de cela qu’il s’agit ! Le but majeur semble être à la lecture et l’écoute des actions et paroles glanées ici et là de responsables de l’ex-Pastef, est d’œuvrer à un bouleversement profond de la Nation, de « susciter un cataclysme et un tsunami gigantesque aptes à travers le grand désordre induit, d’installer un « nouvel ordre (islamiste) ». Entre Mars 2021 et aujourd’hui, il y a des faits notables dont surtout les maladresses de langue de plusieurs personnes constamment aux « Unes » des médias notamment, Ousmane Sonko, Ababacar Mboup de « And Sam Jikko yi », Amadou Ba de l’ex-pastef, Tariq Ramadan le prédicateur suisse naguère accusé de viol, Ngagne Demba Touré et des têtes de file de la sphère « salafiste / wahhabite ». Leurs paroles surtout et leurs actes ont trahi leur sacré « taqiya » (°) et attiré les soupçons d’appartenance de l’ex-Pastef à l’internationale des « Frères musulmans ».

Il a fallu au départ des recoupements de paroles prononcées à travers les médias de différentes personnes ayant probablement des buts qui les lient assurément. Le premier fait a eu lieu vers la fin du mois de Mars 2021, période où le mot « Taqiya » a été prononcé malencontreusement (ou à dessein) par un leader fin connaisseur du salafisme politique et de l’évolution des mouvements spirituels au sein de l’Islam. Le suivant a été la tournée dans la capitale d’Ousmane Sonko pour remercier ceux qui l’avaient soutenu dans son épreuve autour de sa première audition à la section de recherches de la gendarmerie de Colobane (Dakar). Dans ce cadre, il avait déclaré lors de sa visite auprès du jeune marabout mouride, Serigne Modou Bousso Dieng : « quand nous prendrons le pouvoir, nous mettrons en place un ministère chargé de la religion ». Ici, on note bien « la religion et pas les religions », car plusieurs confessionssont suivies par les populations du Sénégal.

Depuis, il n’en a plus parlé. Peut-être qu’on lui avait tapé sur les doigts pour cet « écart de langage trop hâtif ». D’autres cercles salafistes ont voulu corriger la faute en parlant cette fois-ci de ministère chargé du « Culte ». Il y a eu par la suite Ababacar Mboup, coordonnateur de l’association « And Sàmm Jikko Yi » qui s’était exclamé sur le besoin pressant de tout faire pour que les sénégalais « ne ratent pas la même occasion qu’ils avaient en 1962 », alors que son organisation s’était consacrée à combattre fermement tout ce qui touchait « l’influence et le lobbying LGBTQ au Sénégal ». Cette allusion rappelle l’ancien Président du Conseil, Mamadou Dia et surtout Cheikh Mouhamed Touré fondateur de l’Union culturelle musulmane en 1953 et bien entendu la Jama’atou Ibadou Rahman (JIR) plus radicale fondé par des dissidents de l’UCM en 1978. Ensuite, ce fut le tour d’Amadou Ba, un membre du directoire de l’ex-Pastef, conseiller de Ousmane Sonko.

Lors de l’émission « Ndoumbélane » sur SenTv du 28 octobre 2023, il s’était permis parlant de la grève de la faim de son leader O. Sonko, de prendre bizarrement comme 7 exemple les épisodes de grève de la faim en prison de Rachid Ghannouchi et de feu le Président Mouhamed Morsi. Le premier a été arrêté et mis en prison depuis le 17 Avril 2023, tandis que le deuxième qui avait été condamné deux fois à mort est finalement décédé en prison le 17 Juin 2019. Le point commun entre ces deux personnalités politiques est que le premier est un intellectuel et leader politique dont l’idéologie est une émanation des « Frères Musulmans », le second est tout bonnement un membre et haut dirigeant de l’organisation frériste. Enfin, la dernière de cette série a été la sortie révélatrice du jeune greffier Ngagne Demba Touré qui a préféré prendre la fuite hors du pays.

En février 2023, devant une assistance de militants acquis de la tête au pied à leur cause, il avait lancé en langue wolof, parlant des objectifs qui gouvernent le projet politique et social de l’ex-Pastef : « prosé Pastef mooy jële jaam yi ci jaamu seen moroomu jaam, yóbbu leen ci jaamu Yàlla » (Elire Ousmane Sonko au poste de Président de la République du Sénégal n’est rien d’autre qu’une étape. En réalité notre projet, c’est de mettre fin à la vénération de l’homme pour instituer une vénération exclusive de Dieu et point final). Certains n’ont pas hésité à déduire de ces propos de Ngagne Demba Touré que c’est tout simplement un projet de dislocation des « confréries religieuses ». On ne peut pas douter qu’une action d’envergure frontale contre les confréries en vue de cette folie comme finalité aurait pour conséquence un bain de sang. Rien d’autre !

Une telle ignorance de la sociologie des religions au Sénégal ne pourra que déboucher sur des fractures sociales irréparables et des déchirures du corps national que l’on ne pourra jamais suturer. Stratégie d’accaparement des mosquées. Il y a de cela quelques années, Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine (RA) avait souligné la stratégie d’accaparement méthodique des mosquées sur tout le territoire national et particulièrement à Dakar et dans la profonde campagne. C’est ainsi que plusieurs mosquées sont tombées sous leur coupe. L’Agence des musulmans d’Afrique (AMA), Ong fondé en 1982 et basé au Koweït, leur a aussi construit plusieurs mosquées au Sénégal.

De jeunes prédicateurs arabisants sortis des universités théologiques saoudiennes ou d’autres pays sont arrivés au cours de ces dernières décennies à bousculer les imans locaux issus des « daaras » locaux. En 2019, un jeune et brillant chercheur de l’IFAN /UCAD, Seydi Diamil Niane, docteur en islamologie de l’Université de Strasbourg s’était déjà inquiété suite à ce constat. Dans une interview au journal catholique ‘’La Croix’’, il attirait avec justesse « l’attention des communautés de l’islam confrérique à observer une vigilance sur la diffusion du discours wahhabite ». Il y soulignait également, l’irruption de plus en plus large de la Finance islamique au Sénégal, pays à 95% de musulmans. Cela n’est peut-être pas une coïncidence fortuite, il a été noté aussi une apparition de fondations et de constructions de biens immobiliers dédiés au Waqf (3), mais également d’autres structures dont les noms se recoupent avec des entités de l’internationale « islamiste en Europe et au Moyen orient ».

Le Sénégal a même mis en place une Haute autorité de la Finance islamique dans le cadre d’une entente entre l’Etat et une association dénommée Fonds sénégalais pour la zakat créé en 2010 que dirige Dr Mouhamed Ahmad Lo, un des « gourous » de la mouvance salafiste au Sénégal et en Afrique. 8 Qatar et Turquie dans la finance et l’intendance de guerre Certains observateurs soupçonnent le Qatar et la Turquie d’être les principaux soutiens du « projet » des Frères musulmans à travers le monde. L’Emirat très riche du fait de l’exploitation de ses gigantesques réserves de gaz est le grand financier à l’extérieur et offre même sa célèbre télévision « Al Jazeera » comme vecteur de propagande.

Tout dernièrement des journalistes sénégalais très connus avaient soulevé un présumé financement de plusieurs milliards à l’opposant Ousmane Sonko et à son parti dissous depuis Juillet 2023 pour atteinte à la sûreté de l’Etat. Le Qatar pourrait avoir d’autres raisons secrètes de faire patiner le Sénégal dans un désordre très gênant pour les affaires pétrolières et gazières de ce dernier. Le gaz et le pétrole du Sénégal n’est pas loin de l’Europe et du continent américain, en plus de la tension montante dans le golfe, le détroit d’Ormuz, la mer Rouge et le canal de Suez. Qu’en est-il donc de l'accord Maroc-Nigeria pour la réalisation d'un gazoduc, pouvant se prolonger jusqu'en Europe, auquel le Sénégal et la Mauritanie pourront se connecter pour exporter leur gaz ? Cela permettrait une vente interafricaine, mais aussi vers l’Europe. Avec l'absence du gaz russe, le Qatar est un des principaux pourvoyeurs à l'Europe. Cet ouvrage créerait une concurrence entre le Qatar et l'Afrique.

Ainsi, avoir la main mise sur le gaz Sénégalo-Mauritanien deviendrait un enjeu pour le Qatar et par ricochet pour la France son principal partenaire. Sous ce rapport, on peut être poussé à juste titre à croire qu’au Sénégal, le Qatar aurait enrôlé le Pastef très affaibli et le parti Tawaassoul en Mauritanie idéologiquement proche des Frères musulmans. In situ, l’ex-Pastef a bénéficié aussi de soutiens de financiers « domestiques », probablement membres de la direction « clandestine » et à qui certains donnent la dénomination de « Bureau de la Guidance », dirigé par un « leader suprême ». A la tête de « l’internationale » de la confrérie de sFM, se trouve le « Tanzim Al-Dawli » secret le mieux gardé des Frères » selon le journal le Monde. Il désignerait l'organisation internationale secrète et dont les dirigeants de cette organisation seraient pour des certains observateurs à Londres, Doha (Qatar) et Istanbul (Turquie). (7,8,9, 10)

Dans un article paru dans le journal Enquête et repris par le site Web Dakar-Actu en Mai 2014, un célèbre chercheur sénégalais alertait déjà sur l’infiltration des « Frères musulmans au Sénégal ». Beaucoup ne mesurent pas le sérieux de l’expansion de cette secrète infiltration dans tous les démembrements de l’Etat. Aucun corps constitué de l’Etat n’est indemne à « l’infiltration ». Les universités, la Magistrature, les médias notamment télévisions, radios et journaux, du service public et du secteur privé, les organes de presse en ligne sur le Web, les radios communautaires ont tous été « envahis » par des taupes ou ce que d’autres appellent les « sicaires fréristes », cette stratégie à laquelle certains ont collé le mot générique de « Projet ». Le fameux « projet » ! Le principal objectif des Frères musulmans est l'instauration de républiques islamiques à la place des régimes en place dans les pays à majorité musulmane. Ce projet est apparemment planétaire.

De grands journaux et d’autres networks internationaux s’y sont penchés, ainsi que des institutions des grandes démocraties du monde occidental, comme le Sénat américain, des parlements de pays européens, etc. En novembre 2001, des enquêteurs suisses découvrent lors d’une perquisition le « Projet », qui, selon le journal 9 helvétique francophone ‘’Le Temps’’, est une ambitieuse stratégie destinée à « établir le règne de Dieu » sur toute la terre. Les premières velléités réformistes des années 50 - 60 Au Sénégal, les premières velléités islamistes ont vu le jour bien avant l’indépendance et il y a une grande part à attribuer à l’Union culturelle Islamique (UCM) et à son fondateur Cheikh Mouhamed Touré soutenus par d’autres intellectuels et militants de l’Association musulmane des étudiants d’Afrique Noire (AMEAN) mise sur pied en 1954 par le Dr Ciré Ly, lui-même premier imam de l’Université de Dakar et co-fondateur avec feu Me Fadilou Diop du CERID (centre de recherche sur l’Islam et le développement).

Après son départ de l’administration, Cheikh Touré auquel feu Sidi Lamine Niasse a rendu un vibrant hommage suite à son décès en Septembre 2005, comme « phare des Intellectuels Arabisants et nationalistes pour avoir dirigé le premier regroupement d’Africains à revendiquer l’indépendance ». D’ailleurs et constat bizarre, on retrouve dans une discrétion enveloppante, les patronymes de ces deux grands leaders dans le fracas de l’actuel activisme islamiste qui se déroule sur la scène nationale. Tout cela s’est passé sous « nos yeux » et quasiment personne n’a vu venir. Sous nos yeux, il s’est déroulé une grande machination en vue d’un bouleversement de la vie nationale. Ousmane Sonko a été lui aussi hâtif dès mars 2021, tout au début de l’affaire Adji Sarr et les tribulations de sa première audition à la section de recherches de la gendarmerie à la Caserne de Colobane.

En fin Juin 2022, juste avant la tenue du scrutin, Serigne Abdoul Aziz Touré, naguère l’un des principaux conférenciers des programmes de Ramadan organisés par les organisations islamistes à la Mosquée inachevée de l’Aéroport de Dakar, fils de Serigne Hady Touré cité plus haut, s’était cru obligé de sortir de la « discrétion » imposée dans ce genre de plan, pour tancer autoritairement le Président de la République en lui demandant d’autoriser la manifestation de l’opposition qui était prévue à la place de la Nation. Il n’était pas au courant que cette même manifestation avait été annulée par cette même opposition devant le refus inflexible du préfet de Dakar. Le mal était fait. Cette intervention l’avait mis devant les feux de la rampe. Au début des démêlés judiciaires dans l’affaire dite « Sweet Beauté », Tariq Ramadan, un des virulents théoriciens des « frères musulmans » n’avait pas pu lui non pluss’abstenir d’intervenir par effraction à Dakar même où il effectuait un séjour, pour prendre la défense de Ousmane Sonko, quitte à ébruiter la stratégie de la « Taqiya » en cours dans le silence depuis des décennies au Sénégal. Infiltration de toutes les strates du pays Cette stratégie de la « Taqiya » a permis la constitution de « réseaux de tunnels » de forces militantes de la cause islamiste. Les états de ces réseaux et alliances (Frères musulmans partisans de l’Islah et salafistes wahhabites rigoristes) ont été constitués par un long processus de 10 recrutement, de subordination, de corruption et d’infiltration de gens dans diverses sphères de la Nation (administration publique, justice, universités, collectivités territoriales, médias, patronat, syndicats, organisations de la société civile, de femmes et de jeunes, familles religieuses, prêcheurs, imams, etc.). Cela a été un recrutement massif et silencieux mis en branle en appoint aux actions politiques de façade de l’ex-Pastef.

Tout cela se recoupe avec l’ouvrage du journaliste et écrivain franco-algérien, Mohammed Sifaoui qui a pour titre : ‘’ Taqiyya ! – Comment les frères musulmans veulent infiltrer la France par les Mairies, Universités, Médias, Partis, Associations, etc. ‘’ Une synergie de groupes hétéroclites, compartimentés par des sas de sécurité et innervés probablement par de gros et constants flux financiers qui ont été mis à contribution dans la campagne de radicalisation, d’abrutissement, de tromperie, de désinformation, de manipulation, d’intoxication, de dissimulation de la « couverture » politique réelle de l’ex-Pastef. Pour les flux financiers, cette coalition islamiste a tenté plusieurs « coups » jugés obliques par les autorités en vue de la mobilisation populaire et informelle de fonds ; ce qui est réglementé par une loi sur le financement des partis politiques. Il a fallu beaucoup d’argent, des fonds très importants qui ont été probablement introduits sur le territoire national par le biais d’artifices de blanchiment.

D’ailleurs, l’une des présumées chevilles ouvrières de cette quête politique, Ousmane Diagne, coordonnateur d’un supposé réseau de collecte et de transfert de fonds dit « mafia Kacc – Kacc » s’est enfui pour disparaitre sous les radars depuis Avril 2023, suite à sa convocation par la Division des Investigations criminelles (DIC) de la police nationale en vue d’une arrestation ordonnée par le procureur de la république de Dakar. Toute une stratégie au maillage étendu aussi bien au Sénégal et à l’extérieur, ainsi que d’autres forces de soutien et des moyens obscurs semblent avoir été mobilisés pour ouvrir le chemin du grand soir de la victoire « islamiste » au Sénégal. Dans ces groupes de combat, on trouve du tout, et même des organisations d’extrême gauche, devenus « islamo-gauchistes » brandissant ici et là, en guise de « lampes tempêtes » comme phare sur la « renaissance islamique », le « panafricanisme », la lutte contre le néo-colonialisme et, selon des observateurs, la domination de la « féodalité des confréries » sur le peuple, le monde paysan, etc. Il y a d’autres forces en taupe chargées des attaques souterraines. Pour ce « plan », des « troupes » ont été levées dans tous les secteurs de la Nation. Certaines ont été missionnées pour l’agitation, la mobilisation des masses, des actes de violence, de destruction et de vandalisme. Dans les médias des « sections spéciales » de chroniqueurs, d’imams, de prédicateurs, de saboteurs de débats et d’animation, d’experts universitaires, de dirigeants de la Société civile pour occuper tous les sujets brûlants touchant le pays (politique, économie, sécurité, religions, culture, etc.). Rien n’est laissé au hasard. Aucun vide.

Les « sicarios » du cartel islamiste dans les médias Pour la mise en « ordre de marche » de toute cette armée de « sympathisants fréristes et wahhabites », il a fallu un long travail souterrain de séduction, de ruse, de dissimulation, de manipulation, de corruption, de menace, de chantage et parfois (s’il le faut) l’usage de la violence. La mobilisation « surprenante à la limite hystérique » de sommités universitaires (Droit, Sciences 11 Politiques, Lettres, Médecine), l’implication étonnamment serviable de médias et d’autres personnels aux manettes de « galaxies » numériques composées de sites d’information mis en place de façon industrielle pour le combat politique, ont vicié considérablement l’atmosphère sociale mais surtout le discernement des masses. Pour obtenir leur docilité totalement adhésive, jusqu’à la déraison, il a surement fallu beaucoup d’argent distribué à des échéances fixes sur diverses mains ou comptes.

Des observateurs pratiquement bien informés avaient soulevé, il y a de cela quelques mois, un puissant tsunami d’affolement quand ils avaient annoncé la découverte de plusieurs listings concernant les bénéficiaires d’émoluments ou d’indemnités de « guerre politique » notamment dans les mondes des médias, des universités, des familles religieuses, des associations de la Société civile, des réseaux de mosquées et d’écoles d’obédience islamique, etc. A tous ses segments, les porteurs du « Projet » auraient déversé des « primes dodues d’intéressement ». C’est ce qui fait qu’ils obéissent tous en montant tous au front affectés pour éteindre le feu ou en allumer des foyers. Les « porteurs de ce projet » ont reçu plusieurs fois les soutiens idéologiques de Tariq Ramadan, Mashrour et d’autres personnalités de l’internationale « Frèriste » (Qatar, Egypte, Mauritanie, Côte d’Ivoire et Mali, entre autres) quand le leader de l’ex-Pastef se débattait dans ses déboires judiciaires. Il y a un autre aspect qui mérite d’être souligné et qui concerne l’infiltration de toutes les familles religieuses. En effet, au regard des remous au sein de ces familles, on est poussé à soupçonner des petits-enfants des illustres fondateurs des communautés confrériques de collusion islamiste. Ils auraient été recrutés par les Frères musulmans et des organisations salafistes « wahabites » probablement lors de leur séjour scolaire au sein des universités des pays arabes dont Al Ahzar du Caire (Egypte), Zitouna de Tunis (Tunisie), Al Qaraouiyine de Fez (Maroc), Médine (Arabie Saoudite), Istambul (Turquie), etc. Quatre de ces pays sont des bases de l’internationale des Frères musulmans, chargée elle-même de conduire le « Projet » d’extension de l’islamisme politique sur toute la planète.

Ces recrus auraient pour mission de « saborder » de l’intérieur leurs propres « familles religieuses ». Ils sont chargés d’emboucher les « shofars » autour de leurs « saintes familles, de leurs communautés », mais ici, à l’inverse de ceux qui étaient devant les murailles de Jéricho. Cela pousse à l’esprit le verset 46 de la sourate Hud du Coran dans lequel Dieu dit : "Ô Noé, il n'est pas de ta famille car il a commis un acte infâme. Ne me demande pas ce dont tu n'as aucune connaissance. Je t'exhorte afin que tu ne sois pas du nombre des ignorants". Eux aussi, ces sicaires, ne font (peut-être pas) partie de la « sainteté de la famille » ! Il faut savoir aussi que les familles religieuses, qui sont quasiment toutes à la tête d’organisations confrériques, traversent depuis plus d’une décennie, des moments de crispation interne et des frustrations de plus en plus bruyantes. Cela est dû à l’expansion de leurs tailles et à la jouissance quasi exclusive des flux de fonds des premiers cercles autour du Khalife, au détriment des « parents » situés à la périphérie de la famille « régnante ». L’autre fait à l’origine de cette crispation qui s’amplifie est que le califat va d’une concession matriarcale à une autre selon la file des ainés.

C’est ainsi que l’on peut observer maintenant 12 l’apparition de « groupes parlementaires » qui cherchent à s’imposer dans la contestation du pouvoir « absolu » du Khalife général de la « communauté ». Chose jamais vue et impensable, tout le pays a suivi plusieurs moments de forte tension, avec des échauffourées et des actes de vandalisme dans les villes de Mbacké et Touba (centre du Sénégal). Le Khalife général de la communauté mouride, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké a été obligé de sonner l’alerte et déclencher la mobilisation générale des « Baye Fall » (branche de disciples de la confrérie Mouride) pour faire face dans cette forte « zone de turbulences ».

Toutes les familles confrériques sont sous le coup de ces graves menaces internes lourdes de dangers, et qui ne présagent rien de bon pour le pays, les autres communautés religieuses (catholiques et protestantes) quant à elles sont dans leur séculaire et précieux crédo du « vivre – ensemble ». Il faut qu’ils sortent de ce long sommeil qui ressemble à celui des « Dormants de la Caverne » (*). Ça se passe ici, maintenant et nulle part ailleurs ! En outre, les réactions surprenantes in situ de soutien à cette dynamique trouble et lourde de dangers, ainsi que celles perçues ici et là dans la sous-région de chefs djihadistes en guerre dans le Sahel, poussent à croire que le véritable projet de ce tumulte islamiste au Sénégal n’est rien d’autre que « la dislocation des confréries et les organisations qui sont en orbite autour de celles-ci ».

Ce projet islamiste subversif montre que tout semble avoir été fait trompeusement pour effectuer le circuit administratif constitutionnellement requis dans la création du parti Pastef C’est ainsi que l’impertinence, les fréquentes embardées et sorties de route politiques de sa direction et de ses militants ont quasiment fait échouer cette vaste et machiavélique entreprise. Risques de bain de sang Quand on connait assez bien les réalités sociologiques du Sénégal, il est clair que ce projet ne peut se concrétiser qu’à travers le déclenchement d’un gigantesque cataclysme, et non par la voie constitutionnelle qui, elle, passe par la quête du suffrage universel, le respect de la république laïque et des principes de démocratie. Peut-être que cela expliquerait toutes ses agitations violentes, insensées et dramatiques de ces trois dernières années, déclenchées dans le but de provoquer un puissant tsunami, qu’ils espéraient rédempteur pour le pays. Il y aurait eu pire ! Récemment, un célèbre homme des médias a suggéré une épuration de l’administration et de plusieurs autres secteurs du pays. Nous avons déjà cité un article paru déjà en Mai 2014 où on parle d’une première alerte sur « une infiltration du Sénégal par la confrérie des Frères musulmans » (*).

Chose intrigante, au mois de novembre 2022, les organisations salafistes du Sénégal sous la conduite du Dr Mouhamed Ahmed Lo et Ibrahima Khalil Lo s’étaient massivement retrouvées au Grand-Théâtre pour marquer leur présence et effectuer une démonstration de force, en appui certainement à leur coalition stratégique avec les « fréristes » sénégalais. On a commencé à distinguer la « pieuvre islamiste » et ce qu’elle a enserré dans ses puissants tentacules notamment dans plusieurs secteurs de la vie nationale pour faire cesser la laïcité. Cela est particulièrement visible avec la subite, large et brutale frénésie d’activisme noté au sein de partis politiques, de mouvements de soutien, de centrales syndicales, de groupes d’universitaires de « classe exceptionnelle », de médias, de journalistes, d’écrivains, d’imams, d’administrateurs de sociétés, de leaders de la Société civile, etc. 13 Selon des observateurs, cette « mobilisation générale » serait peut-être due à la crainte profonde suscitée depuis juillet dernier par la saisie de l’ordinateur portable et de quatre téléphones d’Ousmane Sonko, dont deux à usage ‘’très Secret’’.

Ces appareils auraient livré des informations insoupçonnées de « haute facture » aux services compétents de l’Etat, et elles concerneraient toute cette trame du complot. Les mêmes observateurs très bien informés affirment qu’« on ne peut pas deviner la profondeur de la préparation subversive qui a été déroulée car tout ce que l’on voit dans cet ordre de bataille (forces régulières et irrégulières) a été bien constitué dans tous ces compartiments plusieurs années durant ».

La peur (bleue et noire) suscitée quasiment, comme cela a été développé plus haut, à toutes les strates de la vie nationale, par un possible démarrage prochain d’une instruction judiciaire, une publication des listings des « jouissances financières », de l’intendance (nationale et internationale) du « Projet » et la tenue d’un procès pour atteinte à la sureté de l’Etat, semblerait la raison « suffisante » de toute cette frénésie politique, sociale, religieuse et universitaire en deux camps « pro » et « anti » report. Sous tout ce regard, une prolongation du mandat du Président Macky Sall est très crainte, car cela donnerait une plage de temps pour étaler par « raison d’Etat » tout ce gigantesque « fouillis ». Il y’en a qui ont perdu le sommeil depuis Juillet 2023. La conclusion est cette parole de Edmund Burke : « ceux qui ont tout à espérer et rien à perdre seront toujours dangereux ».

Par Abdoul Hamidou « Diouldé » Kane (journaliste)

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