A l’image de Chloé Tapia, également passée par le FC Ally-Mauriac et désormais joueuse professionnelle à Saint-Étienne, Justine Pissavy pourrait voir s’écrire un avenir au plus haut niveau.
L’histoire commence comme un récit, telle une légende, que l’on entendrait raconter par un sportif de haut niveau. Avant d’intégrer à 5 ans l’école de foot fcamiste sous le regard aiguisé de Bruno De Figueiredo, Justine frappe inlassablement le ballon contre le mur, sollicite son père agriculteur pour jouer avec elle.
Ce dernier en sourit : « Je ne me rappelle pas avoir acheté des poupées à Justine, des ballons et des paires de basket oui ! ». Jusqu’en U12, elle évolue au sein de l’école de foot du FC Ally-Mauriac avec Bruno De Figueiredo et Benjamin Faucher.
« J’ai passé de merveilleux moments en compagnie de mes copines Louisa, Maïa, Léane, Maureen, Phoebe. C’est au FC Ally-Mauriac que j’ai appris les bases avec, notamment, Bruno. Quand je suis arrivée en U13, je me suis dit que c’était le moment d’aller dans un plus grand club pour tenter ma chance. Mes parents m’ont suivie dans ce choix et je les en remercie ».
Le petit hameau de Chambres n’entendra plus le bruit du ballon frappé contre le murCes années passées au FCAM renforcent sa passion pour le ballon rond et le fait d’évoluer la plupart du temps avec des garçons, influe sur son jeu ce qui lui permet de s’aguerrir à vitesse grand V. En U13, avec sa famille, ils décident donc de passer le pas. Raphaël Bony, un ami, parle du petit joyau à Olivier Clavières, coach à l’Aurillac football club. La décision est prise, Justine part à Aurillac où elle évolue sous les ordres de Sébastien Rubio et Nicolas Serieys. Avec l’AFC, elle joue dans l’équipe des U15 en régionale 1 le plus haut niveau de la ligue AuRA. Elle occupe le poste de milieu de terrain et a eu la joie de marquer un but face à Montbrison. Dans le même temps, elle est retenue pour les diverses sélections et passe tous les écueils avec succès : « J’ai d’abord été retenue en équipe du Cantal, avec laquelle nous avons affronté les autres départements de la grande ligue. À l’issue de ces matchs, il y a eu un premier rassemblement avec 60 joueuses, puis un deuxième avec 30 et enfin un dernier avec 16. Avec ce dernier groupe, nous avons joué face à Clermont Foot et Saint-Étienne. Lors de ces matchs, un coach de la fédération était présent mais je ne le savais pas ».
C’est la semaine dernière qu’elle reçoit un coup de fil de la responsable de la ligue AuRA, Valérie Riboulet, qui lui annonce qu’elle est retenue pour la sélection nationale qui aura lieu à Clairefontaine les 24, 25 et 26 octobre, prochains. Déjà, des clubs aussi prestigieux que le Clermont Foot 63, Montpellier ou encore Lyon se sont renseignés à son sujet. Justine est sur un nuage : « Je n’y croyais pas puis c’est arrivé. J’ai ressenti une grande joie et une grande fierté tout comme mes parents. Nous avons la chance à Mauriac d’avoir un modèle comme Chloé Tapia (Chloé évolue à Saint-Étienne en Ligue 1 Arkéma NLDR) qui a démontré que l’on pouvait y arriver. Elle a fait beaucoup de sacrifices et est parvenue à réaliser son rêve. Le mien serait un jour d’intégrer l’Olympique Lyonnais, club dans lequel évolue ma joueuse préférée, Selma Bacha ».
Douée d’un fort caractère qu’elle a pu étalonner également au tennis (Justine a fait partie de l’équipe féminine senior du TPS Mauriac qui a accédé à la régionale l’an passé) et de qualités physiques hors normes, elle est déterminée pour atteindre son objectif au point d’être prête à quitter son petit cocon auquel elle tient par-dessus tout. Le Graal passera nécessairement par là ! Le petit hameau de Chambres n’entendra plus le bruit du ballon frappé contre le mur… Mais peut-être, dans le futur, les cris des parents, Hélène et Jo, encourageant « la petite » devant leur écran ! « La petite » qui rendra fier et heureux son papy Jeannot Maisonobe, 91 ans, footballeur de classe dans un passé un peu lointain.