La chanson du mai est une coutume de la Montagne bourbonnaise qui se perd dans la nuit des temps. Les plus anciens se souviennent que leurs parents et leurs grands-parents la chantaient aussi, ce qui nous amène à la fin du XIX e siècle et aux années 1900.
Une belle histoire, en Montagne bourbonnaise, l’histoire du mai était racontée ainsi : « Pour le premier mai, à la nuit tombante, les jeunes gens se groupaient en bandes joyeuses et partaient de village en village, chantant à pleine voix dans les chemins creux embaumés d’aubépine.
Ils s’arrêtaient aux maisons habitées par des jeunes filles et leur offraient une sérénade. L’aboiement rauque des chiens dénonçait leur passage ; la vielle nasillait ; les voix juvéniles, maladroites, mais chaudes, montaient dans le silence nocturne, vers une fenêtre entrebâillée où se penchait une silhouette fugitive. Le chant terminé, une porte s’ouvrait, puis une autre et les familles ainsi honorées d’un concert, apportaient le mai, quand s’éteignait la dernière note du chant traditionnel.
La chanson du mai avait une double fonctionOn leur donnait des provisions en tous genres, surtout du lard et des œufs, qui permettaient, le dimanche suivant, de faire une omelette monstre, avec un copieux arrosage du petit vin des coteaux de Renaison, le vin de la Côte, comme on l’appelait chez nous, le seul qu’on but alors dans la montagne. »
La chanson du mai avait une double fonction : celle ludique, de fêter l’arrivée des beaux jours et celle, plus sociale, de présenter les filles à marier aux garçons du village.
Pour les « folkeux et les vielleux » bellerivois, si la fonction pour de futurs mariages, a évidemment disparu, celle ludique et festive reste d’actualité et ceci pour le plus grand plaisir des familles visitées.