Alors que le marché du bio est en baisse au niveau national, le magasin So.bio a fermé moins d’un an après son lancement, à Montluçon. Matériels et stocks ont été vendus aux enchères jeudi 9 février. Explications
C’était un projet d’importance et le quatrième commerce spécialisé bio dans le secteur de Montluçon. La surface de six cents mètres carrés proposait de l’épicerie “sucré salé”, des fruits et légumes, de la boucherie, des fromages, du vrac alimentaire et non alimentaire, avenue des Martyrs, à Prémilhat.
Des enchères pour un total de 75.870 €Moins d’un an après son ouverture, le 4 novembre 2021, l’enseigne So.bio a fermé ses portes. La liquidation judiciaire a été prononcée le 26 octobre 2022. Et la vente des stocks et du matériel, qui n’a servi que neuf mois, s’est tenue jeudi 9 février, à la salle des ventes de Montluçon. En une heure et trente minutes, chariots, vitrines réfrigérées, gondoles, ordinateurs, caisses, balances, chambres froides, vins et autres produits sont partis aux enchères, assurées par Me Sylvie Dagot, pour un total de 75.870 €.
« Malgré tous les efforts réalisés par notre franchisé et nous-mêmes pour faire prendre l’activité, les chiffres n’étaient pas au rendez-vous. On n’a pas réussi à trouver la clientèle. Dans certaines zones, ça se passe bien, et dans d’autres, c’est compliqué. C’est en tout cas une déception »
La vente aux enchères s'est déroulée jeudi 9 février. (Photo Cécile Champagnat)Une fin de partie qui « n’est pas très étonnante »Cette fin de partie « n’est pas très étonnante » pour Annie Legrand, la gérante de Bio Conviv, installé à Domérat depuis 2008. « Le magasin s’est installé dans un contexte un peu compliqué pour le bio, marqué par une perte de confiance de la clientèle avec la multiplicité des labels qui rendait les choses un peu difficiles à cerner. C’était un magasin un peu ambitieux aussi. Il appartient à la marque Carrefour, avec une logique de supermarché effectivement », poursuit la commerçante.Un point de vue que partage Thierry Carmier, qui a ouvert La Vie Claire, avenue Jules-Guesde, à Montluçon en 2017 :
La zone de chalandise montluçonnaise a un faible pouvoir d’achat. Le marché était déjà saturé. On avait tous eu le même message à l’époque.
« Les paniers moyens ont baissé »Au niveau national, le bio est en perte de vitesse, selon les données de l’Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique. « Les paniers moyens ont baissé », confirme Thierry Carmier, pour La Vie Claire. « Le chiffre d’affaires était en baisse en 2021. On reprend en ce moment. Notre clientèle historique est là. On doit continuer à les fidéliser, les bichonner, leur redonner confiance dans le bio. C’est un travail de pédagogie à faire tous les jours », explique Annie Legrand, pour Bio Conviv.
Amaranthe fermé pour une durée indéterminéeDans ce contexte, le plus ancien magasin bio de Montluçon, Amaranthe (rue Albert-Einstein), né en avril 1994, est fermé depuis samedi 11 février, le soir. C'est une « suspension momentanée » selon les mots affichés sur le rideau. Une audience au tribunal de commerce est prévue. Reprise ou fermeture définitive ? Aucune information ne filtre. À suivre. Le magasin Amaranthe a bientôt trente ans. (Photo Florian Salesse)
Faut-il craindre une saturation du marché du bio à Montluçon (Allier) ? (Juillet 2021)
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