A l'heure où l'autotune et Jul cartonnent, Dooz Kawa et son flow à fleur de peau détonnent. Sur un nouvel opus très personnel intitulé "Contes cruels", le rappeur Strasbourgeois n'a pas changé la recette qui a séduit ses fans avec des instrus et des clips travaillés, un sens de la formule aiguisé. Entretien avec un rappeur jadis viré de plusieurs lycées mais à qui Normal Sup' et SciencePo déroulent aujourd'hui le tapis rouge. L'occasion de parler de son absence du paysage médiatique, de gangsta rap, du traumatisme qu'a représenté le système scolaire, d'Eric Zemmour, de JoeyStarr en passant par le jazz manouche.
Vous passez peu dans les médias généralistes ou même spécialisés. Vous expliquiez que les journalistes vous disent qu'ils aiment votre musique mais finalement sans avoir le temps de faire un article dessus. C'est toujours ce que vous pensez ?
Pour avoir des articles sur toi dans les grands médias spécialisés, il y a plusieurs solutions. Soit tu crées un effet de masse qui fait que tu es un incontournable et on est obligés de parler de toi ou on arrive à te rapprocher de quelqu'un d'autre dont tu serais en quelque sorte un héritier. Moi, à chaque fois que les gens qui m'entourent ont voulu me rapprocher de ce milieu, ils m'ont dit qu'il n'y avait pas de case pour me placer dedans. On ne sait pas trop où me mettre. On me dit: "T'es un peu jazz, presque rock, pas vraiment hip-hop, tu te rapproches pas trop des rappeurs ...