Dans le Cantal, trois solutions de traitement des ordures ménageres résiduelles sont utilisées : l'agglo d'Aurillac, la Châtaigneraie et Cère et Goul en Carladès envoient les déchets à Montech (Tarn-et-Garonne), Sumène-Artense, Pays de Salers et Pays de Mauriac font incinérer leurs déchets à Egletons (Corrèze). Enfin, Haute-Terre communauté, Saint-Flour et Pays Gentiane enfouissent, à Saint-Flour.
Si la question du volume des déchets produit pose des problèmes de traitement pour les départements ruraux, des territoires comparables ont trouvé des parades, et sont parfois en avance...
Méthodologie. Pour réaliser ce comparatif, nous avons sélectionné des départements aux profils similaires au nôtre : zone de montagne, et volume de déchets produit comparable. On y trouve ainsi la Lozère, la Creuse, les Hautes-Alpes, le Lot, la Haute-Loire et l’Ariège et l'Aveyron, qui fait construire un site qui nous intéresse. Les chiffres sont généralement disponibles sur Internet, via les rapports d'activité des installations classées... même s'il faut parfois chercher. La presse locale a plusieurs fois été d'un grand secours, notamment quand la situation est compliquée, comme dans la Creuse. Enfin, tous les sites ne sont pas mis à jour régulièrement : des sites d'enfouissement annoncés actifs sont parfois fermés depuis plusieurs années... Les kilométrages sont calculés depuis la ville centre de la collectivité.
La LozèreLe département voisin, qui produit, en comptant une communauté de communes de Haute-Loire (Pays de Cayres-Pradelles), 22.139 tonnes de déchets, les traite sur place, à Badaroux, près de Mende, sur le site du Redoundel.
Une partie des déchets est transformée en énergie, environ 14.000 tonnes par an sont enfouies (chiffres 2019). La collecte est locale, mais la compétence du traitement des déchets a été prise par le Département, et confiée au Syndicat départemental d’énergie et d’équipement.
Bilan : traités sur placeLa CreuseHormis le syndicat Evolis 23, qui gère les déchets de la partie nord du département, il n’y a pas eu de concentration des petits syndicats, avec diverses solutions. Creuse confluence enfouit dans l’Allier, à 40 km, où les riverains du centre d’enfouissement notent que des déchets arrivent depuis… les Bouches-du-Rhône.
Evolis 23 enfouit 6.700 tonnes (2021) de déchets à Gournay (Indre, 57 km) ou incinère 2.272 tonnes à Limoges (Haute-Vienne, 89 km). Un projet d’incinérateur est en cours en Haute-Vienne mais ne verra pas le jour avant 2030. Résultat : depuis la fermeture du site de Noth, la question des déchets se pose pour certaines collectivités, et dès l'année prochaine...
Bilan : jusqu'à 90 kilomètresHautes-AlpesLes neuf communautés de communes du département ont la compétence, et la même solution : ils enfouissent à Ventavon (Hautes-Alpes), entre 560 tonnes pour la plus petite collectivité et 14.000 tonnes, pour Gap. Briançon est la ville la plus éloignée, à 109 km (1h44) du site d’enfouissement.
Localement, là encore, une association note que des déchets arrivent de Nice (267 km par l’autoroute), via une extension provisoire de sa zone de chalandise, les Alpes-Maritimes étant en difficulté depuis la fermeture d’un centre d’enfouissement à Nice.
Bilan : jusqu'à 109 kilomètresAriègeDeux acteurs prennent en charge les déchets de l’Ariège : le Smectom du Plantaurel, pour deux-tiers des communes dont Foix, enfouit sur place, à Manses, dans le nord du département.
Pour le dernier tiers, la communauté de communes de Couserans-Pyrénées envoie ses déchets en Haute-Garonne, à 44 km, sur le site de Liéoux.
Bilan : 44 kilomètresLotChez nos voisins, les déchets sont gérés par le Syded.
Les déchets résiduels produits, environ 40.000 tonnes après un pré-tri, sont envoyés vers Montech (75 km de Cahors) pour de l’enfouissement, ou Saint-Pantaléon-de-Larche (Corrèze, 98 km) pour de l’incinération, à part quasiment égale.
Bilan : jusqu'à 100 kilomètresHaute-Loire
Une partie des ordures ménagères du Puy-en-Velay voyagent… jusque dans la Drôme. Confiées à la société Altriom (Polignac), elles sont triées, et le restant est enfoui à Donzère (134 km). Selon l’entreprise, seulement 45 % des 37.000 tonnes de déchets reçues sont enfouies, mais la collectivité redoute que le chiffre soit plus élevé.
Le Puy-en-Velay attend, comme trois autres collectivités la réouverture d’un casier sur le site d’enfouissement de Monistrol-sur-Loire (Haute-Loire, en février 2023). L’ouest du département envoie ses déchets à Clermont-Ferrand, via le Sictom Issoire-Brioude (73 km de Brioude), majoritairement pour de l’incinération, et pour de l’enfouissement à la marge (environ 1.100 tonnes).
Bilan : jusqu'à 134 kilomètresAveyronLe département voisin produit plus de déchets que nous (environ 61.000 tonnes), qui sont, depuis la fermeture du site d’enfouissement de Villefranche-de-Rouergue, envoyés au bioréacteur de Labessière (Tarn, 92 km de Rodez).
Une unité de valorisation et d’enfouissement est en construction, à Viviez, près de Decazeville (Aveyron). Elle est annoncée avec une capacité de traitement annuelle de 85.000 tonnes, avec une ouverture prévue en 2025. La situation est « suivie » par l’Agglomération d’Aurillac, qui envoie ses déchets pour enfouissement à Montech (186 kilomètres).
Bilan : 92 kilomètresPierre Chambaud