Arrivé en 2014 à Henri-Mondor, Pascal Tarrisson quitte ses fonctions. Le directeur de l’hôpital d’Aurillac doit être remplacé par Christine Wilhelm. À son pot de départ, le 7 octobre, il est revenu sur la création du Groupement hospitalier de territoire. Et a eu des mots forts sur les maux de l’hôpital public.
Pour ses équipes, il restera comme le fondateur du Groupement hospitalier de territoire (GHT) Cantal. « Vous avez présidé la création d’un GHT », a souligné Pierre Mathonier, président du conseil de surveillance de l’hôpital d’Aurillac, à la cérémonie de départ de Pascal Tarrisson, directeur depuis 2014.
« Quand on connaît le Cantal et que l’on sait les difficultés de relationnel que peuvent avoir six établissements hospitaliers, fédérés dans le cadre de ce GHT, je pense aux qualités humaines qui ont permis que cela se passe bien, abonde le maire d’Aurillac. Très bien… »
Les « baronnies » cantaliennes avec luiSaint-Flour, Mauriac, Murat, Chaudes-Aigues, Condat et Aurillac : en regroupant ces six hôpitaux, le Cantal a réussi là où d’autres départements ont échoué. Pierre Mathonier est même allé jusqu’à évoquer « des baronnies » locales, des « susceptibilités » que Pascal Tarrisson a pu ménager.
« Le principe que vous avez respecté tout au long de ce GHT était celui de la subsidiarité : l’hôpital support qu’est celui d’Aurillac est là en soutien, mais pas pour faire à la place. C’est ce fonctionnement qui a permis que ce GHT soit porteur de sens à l’échelle du département. C’est une très bonne chose pour les difficultés de financement, particulièrement prégnantes dans le domaine de la santé », retient le maire d’Aurillac.
Chaleureusement applaudi par ses équipes, vivement remercié par Marie-Pierre Cutajar, la directrice des affaires médicales, ou encore par Mathieu Kuentz, le président de la commission médicale d’établissement, Pascal Tarrisson a conclu son discours en posant des mots, forts, sur les maux qui rongent, selon lui, la santé publique.
Il faut « réguler résolument l’intérim cannibale, véritable gangrène de l’hôpital public », affirme Pascal Tarrisson, qui chiffrait récemment des dépenses annuelles dépassant la somme de 3 M€ (sur un budget total d’environ 140 M€) rien que pour payer les gardes, au coût exhorbitant, des médecins intérimaires. Tarif moyen : 1.700 € nets les 24 heures…
« Il faut arrêter de fermer des maternités »Il ne faut pas oublier de « réguler efficacement l’installation des médecins sur le territoire, entre disciplines et entre établissements », appuie-t-il, exhortant les praticiens libéraux à se remettre enfin en question. Il convient d’ailleurs de « rétablir, sous une forme à définir, l’obligation de permanence des soins pour la médecine générale. »
Autre point important, « donner toute leur place aux hôpitaux de proximité », parachève-t-il.
« Je rappelle que, ces vingt dernières années, plus de 200 maternités ont fermé. Et que les personnes les plus autorisées sur ce sujet disent qu’il faut arrêter de fermer des maternités : cela devient très dangereux en termes d’accès. »
Pascal Tarrisson doit être remplacé par Christine Wilhelm, jusqu’alors directrice du centre hospitalier de la Basse-Terre, en Guadeloupe. Le Cantalien prend, quant à lui, la route de la Haute-Savoie. Il a été nommé directeur des Hôpitaux du Léman, à Thonon-les-Bains.
Romain Blanc
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