Alaphilippe, Bardet, Cavagna : une année 2022 très mouvementée pour les trois cyclistes auvergnats

La saison cycliste s'est achevée ce week-end. L'heure est désormais au bilan. Que retenir de la saison des trois cyclistes professionnels auvergnats du peloton, Julian Alaphilippe, Romain Bardet et Rémi Cavagna ? Eléments de réponse.

Son beau maillot arc-en-ciel conservé il y a un an n’a pas porté chance à Alaphilippe, c’est le moins que l’on puisse dire. L’Auvergnat a accumulé petits et gros contretemps, toujours à des moments charnières dans sa préparation : malade en mars, covidé en juillet, victime de chutes en mars et surtout en avril (voir ci-dessous). Résultat, il a soit déclaré forfait pour les grandes échéances (le Tour notamment) ou ne les a pas abordées dans une condition optimale (Vuelta, Mondiaux, ...).

Julian Alaphilippe qui lève les bras au sommet du mur de Huy : l’image est connue. Elle a été reproduite cette année, pas pour la Flèche Wallonne qu’il a remportée à trois reprises, mais « simplement » à l’occasion de la 1re étape du Tour de Wallonie... Un succès moins prestigieux, mais l’un des deux seuls décrochés cette saison. Symbole d’une saison galère, il tombera malade dès le lendemain...  

Le 24 avril, Julian Alaphilippe a vécu la plus grosse frayeur de sa carrière sur un vélo. Victime d’une grave chute à un peu plus de 60 km de la ligne d’arrivée de Liège-Bastogne-Liège, il a frôlé le pire même si le bilan sera quand même très lourd : fractures des côtes, de l’omoplate et hemopneumothorax, sans même parler de l’impact psychologique. 

Sa saison 2022 en bref :45 jours de course, une victoire d’étape sur le Tour du Pays basque et une autre sur le Tour de Wallonie, 2e du général du Tour de Provence, 4e de la Flèche Walonne.

Romain Bardet : regrets éternels en Italie

Une saison pour prendre ses marques avec une nouvelle équipe, la suivante pour mettre en application la méthode de travail du Team DSM. Cette année fut vraiment celle du renouveau pour Romain Bardet. Il a joué la plupart du temps avec les costauds. Après une mise en route prudente (15e aux Strade Bianche, 13e sur Tirreno-Adriatico), Romain Bardet a embrayé sur une victoire au Tour des Alpes et un début de Giro étincelant où il semblait peut-être le plus fort du peloton.

Malheureusement, un virus l’a contraint à abandonner. Le grand regret de sa saison et probablement de sa carrière tant il semblait pouvoir s’imposer. Il s’est consolé avec un nouveau Top 10 sur le Tour de France (6e), le 7e de sa carrière.

Sa victoire sur le Tour des Alpes est sa première sur une course par étapes depuis le Tour de l’Ain en 2013. Cette épreuve servait surtout de répétition générale avant le Giro. Ce succès acquis avec autorité laissait entrevoir de belles choses sur son potentiel.

Les premiers jours du Giro ont confirmé que Romain Bardet affichait certainement la forme de sa vie. Alors 4e du général et au contact du podium, le Brivadois est contraint à l’abandon après avoir contracté un virus gastrique. Un déchirement.

Sa saison 2022 en bref :64 jours de course, vainqueur du Tour des Alpes, 4e du Tour d’Italie avant son abandon lors de la 13e étape, 6e du Tour de France.

Trois victoires en 2021, dont le championnat de France en ligne, zéro cette année. Cette seule ligne de stat suffit à résumer toute la frustration qu’éprouve Rémi Cavagna au terme de cette saison, sa 7e chez les pros. Un exercice en deçà de ses standards, à l’image de ce maillot tricolore que le Clermontois n’est pas parvenu à reconquérir en chrono (2e derrière Armirail, lequel l’a aussi battu aux Mondiaux).

Frustration aussi parce qu’il n’a pas été retenu cette année encore par son équipe pour le Tour et a même été privé au dernier moment de la course en ligne des championnats du monde, en Australie.

Relégué au rang d’équipier sur la Vuelta, auprès de Remco Evenepoel et privé de bon de sortie, le « TGV de Clermont » a su saisir l’unique occasion qui lui a été offerte (par son équipe) de se mettre en évidence, en prenant la 3e place du chrono individuel. Longtemps meilleur temps, l’Auvergnat n’a finalement été devancé que par les deux premiers au général : son leader à la Quick-Step et Primoz Roglic.

Le Puydômois a connu quelques trous d’air, mais le pire a été sa 33e place au chrono du Tour de Romandie, le 1er mai, un an après s’être imposé sur cette même épreuve. Presque trois minutes de débours sur Vlasov en 16 kilomètres, une vraie claque !

Sa saison 2022 en bref :69 jours de course, vice-champion de France du contre-la-montre, 2e de la 5e étape de la Semaine Coppi et Bartali, 3e de la 10e étape du Tour d’Espagne, 6e du Tour de Pologne.