Ces derniers mois, deux documentaires, Reframed : Marilyn Monroe et Marilyn, Femme d'Aujourd'hui, ont présenté Marilyn Monroe comme une féministe et femme de pouvoir avant l'heure.
Excessif ? Les faits démontrent une liberté et une volonté d’indépendance de la star. Mais la réalité, comme toujours, est plus complexe.
On l’a oublié, mais en 1953, soixante ans avant l’affaire Weinstein et le mouvement #MeToo, Marilyn a dénoncé les prédateurs sexuels d’Hollywood dans un entretien avec l’échotière d’Hollywood, Florabel Muir.
Elle les appelle les “loups” – en référence au conte du Petit Chaperon rouge.
Elle engage "les jeunes filles à ne pas devenir un scalp de plus à la ceinture" de ceux-ci, qu'elle a affrontés dès son plus jeune âge – on sait aujourd'hui qu'elle a été violée à neuf ans dans une famille d'accueil.
"À Hollywood, éconduire les loups est un travail à plein temps" affirme-t-elle. "Une fois que vous accédez à la notoriété, la chasse est ouverte". Et l'actrice de 27 ans d'énumérer des exemples précis de harcèlement ou tentative de "promotion canapé" dont elle a fait l'objet. Ses biographes ont, depuis, mis de noms là où l'actrice, en 1953, se devait de rester discrète.
Marilyn, elle, "jouait le jeu", comme elle le reconnaît à Florabel Muir. "Survivre à la meute appartient à chacune. Si on joue le jeu franco, on peut éviter des situations déplaisantes et, même, obtenir le respect des loups."
Marilyn reste toutefois une femme de son temps qui pouvait affirmer à Richard Meryman prendre du plaisir lorsque "les ouvriers se ...