Dramaturge, comédien, chroniqueur et chansonnier Thierry Rocher, né à Vichy, sera l’invité du Petit Théâtre impérial ce week-end où il livre sa version humoristique de l’actualité dans la P’tite cure des chansonniers. Mais, il dédicacera également son premier roman La Mort en partage (Éd. De Borée), sur lequel il s’exprime.
La Mort en partage un roman noir ? Je dirais plutôt un roman psychologique. On a tous plusieurs visages. Ce qui me plaît c’est de parler de l’être et du paraître. C’est le sujet de fond de ce roman. Mon personnage, Pierre, est un humoriste, mais ce n’est pas moi. Il vient de perdre sa femme et sa fille dans un attentat. J’ai placé l’histoire dans ce contexte mais c’est secondaire. Pierre tient des discours d’humanisme et de tolérance. Et puis il a ses zones d’ombre. Comme nous tous, il y a ce que l’on veut mettre en avant pour plaire à autrui. On joue souvent à cache-cache cache avec nous-même. On ne va pas au fond des choses.
On nie souvent sa propre vérité ? On écrit “Sa” propre vérité. Dans le roman coexistent deux visions de Pierre. Il y a celui qui se voit de l’intérieur (les paragraphes en italiques ndlr). Et celui qui raconte, qui est dans l’action, la représentation.
Votre personnage, malgré sa tolérance craque un jour sur un plateau de télévision.n C’est cela la vie. On trace quelque chose et ça dérape. C’est important de ne pas tout maîtriser et d’avoir le goût de l’aventure de la vie.
Et l’humour dans tout cela ? C’est de vouloir alléger les choses. C’est important l’humour. Et en même temps, il y a nos émotions, nos blessures.
Quel est votre quotidien actuel ? Je suis plongé dans la littérature et l’actualité. Je prépare La P’tite cure des chansonniers pour Vichy. Je refais de la scène après une interruption de deux ans pour des raisons de santé. La scène c’est un moteur. Mais je vais peut-être lever le pied et plus me tourner vers l’écriture. Me faire plaisir et retrouver une forme olympique
L’écriture est donc un moteur aussi ? Je termine un troisième roman. C’est un récit court où je parle à la place d’une femme confrontée à un pervers narcissique. La manipulation est un sujet qui me tient à cœur. Je suis assez horrifié par cela et les violences qui vont avec. Sinon, l’écriture, il faut du souffle, du répondant sur la durée. C’est une liberté totale. J’aime bien le mélange des genres, la scène et l’écriture. Montrer que l’on n’est pas figé dans un domaine, que l’on peut ouvrir des portes.
La scène ? Pour jouer, je m’entoure de gens que j’aime bien et qui me plaisent aussi en dehors de la scène. Au Petit Théâtre impérial, pour La P’tite cure des chansonniers je serais avec Gilles Détroit qui joue aussi au Théâtre des Deux ânes à Paris. On a deux registres différents. Lui, c’est plus les faits de société. Moi, l’actualité. On est sur scène en alternance.
Spectacle et dédicace.La P’tite cure des chansonniers avec Gilles Détroit et Thierry Rocher vendredi à 16 heures et samedi à 16 heures et 21 heures au Petit théâtre impérial.Tarif unique 30 €Réservations et renseignements au 04.70.31.31.31 ou https://www.newspti.com/
Fabienne Faurie