Direction et syndicats ont négocié cette semaine les augmentations de salaires pour les 17.000 salariés de Michelin France. La direction propose une enveloppe globale moindre que ne le demandaient les syndicats.
Les négociations annuelles obligatoires (NAO) ont eu lieu mardi et mercredi chez Michelin France et ont abouti à des propositions disparates d’augmentations de salaires.
Disparates, car seuls les agents de production toucheront une augmentation générale de 2 %, et avec le jeu des rémunérations variables des augmentations individuelles de 3,75 % en moyenne.
Chez les collaborateurs non-cadres, l’augmentation individuelle moyenne se situe à 3,1 %, mais il n’y aura pas d’augmentation générale garantie, pas plus que chez les cadres, dont l’enveloppe allouée permettra des augmentations individuelles moyennes de 2,4 %.
Certains salariés ne seront pas augmentés« Cela signifie que des collaborateurs et cadres n’auront rien, éclaire José Tarantini, pour la CFE-CGC. L’an dernier, 4.000 d'entre eux n’avaient déjà eu aucune augmentation. L’entreprise prône la coconstruction, or elle fait ce qu’elle veut. » Selon ses calculs, l'enveloppe globale d'augmentations proposée ne dépasse pas celle de 2019 et 2020 à 22,6 millions d'euros hors charges.
Tous les syndicats demandaient une augmentation générale pour toutes les catégories d’au moins 3,5 %. Le compte n’y est pas, même si les demandes de soutien aux bas salaires ont été en partie prises en compte. « C’est la première fois en plus de vingt ans qu’on inverse les équilibres entre les bas et hauts salaires, relève Jérôme Lorton, pour SUD. Nous avons été entendus, mais l’entreprise peut aller plus loin. Et sur les rémunérations variables, l’équité n’y est pas non plus. »
Prime Macron demandéeMêmes regrets côté CFDT pour Laurent Bador, qui rappelle « qu’il faut aussi être attentif à la poursuite de la hausse de l’inflation », et même demande d’une prime Macron, comme en 2020. SUD a fixé la barre à 1.000 euros minimum et 2.000 pour les salaires à moins de 2.000 euros nets.
Pour la CGT, ces négociations sont « une mascarade sans nom », le syndicat parlant de « mépris » et de « salaires de la honte ».
Selon SUD, la direction n’a pas accédé à sa demande d’une « clause de revoyure » pour tenir compte des hausses globales de prix. La direction envisage tout de même un nouveau rendez-vous « si nous continuons à subir une inflation galopante ».
Chez toutes les organisations syndicales bruissent des rumeurs de résultats 2021 de l’entreprise « faramineux », résultats financiers dont, selon elles, devraient bénéficier les salariés. Ces fameux résultats seront publiés le 14 février. En attendant, l’accord de NAO doit être signé mardi prochain.
Année 2021 en chaud et froid chez Michelin
Patrice Campo patrice.campo@centrefrance.com Twitter @patricelmt