Entre 2015 et 2021, ce conducteur sans permis a cumulé près d’une cinquantaine d’infractions routières sur les routes du Puy-de-Dôme et de l’Allier. Il a été condamné à seize mois de prison ferme, ce lundi, par le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).
La liste des infractions routières reprochées à ce jeune homme de 29 ans semble ne pas avoir de fin… Entre février 2015 et mai 2021, il a en effet cumulé près de cinquante délits et contraventions sur les routes du Puy-de-Dôme et de l’Allier (*).
Outre une interminable série de conduites sans permis et sans assurance, son « palmarès » comprend également des refus d’obtempérer, des blessures involontaires, la prise du nom d’un tiers (en l’occurrence les deux prénoms de son frère), un excès de vitesse, des circulations sans contrôle technique valable, avec une fausse plaque ou malgré une immobilisation, le tout au volant d’une dizaine de véhicules différents, généralement tous plus délabrés les uns que les autres…
Le prévenu prétend « entendre des voix »Jugé, ce lundi, en renvoi de comparution immédiate, Benjamin Dauphant est actuellement traité au sein de l’unité hospitalière spécialement aménagée (UHSA) de la maison d’arrêt de Lyon-Corbas. Entendu en visioconférence, il a reconnu la plupart des faits. Défendu par Me Elodie Dardat, le prévenu, au parcours de vie extrêmement chaotique, souffre, selon l’expert qui l’a examiné, « de troubles graves de la personnalité ». Lui-même affirme d’ailleurs « entendre des voix » qui lui donneraient des ordres… Mais il n'est pourtant pas considéré comme pénalement irresponsable.
« Que ce jeune homme ait eu un vécu très difficile, personne n’en doute, a indiqué le procureur de la République, Françoise Chadefaux-Gallay. Mais ça ne l’autorise pas pour autant à s’exonérer de toutes les règles ! » Elle a requis trois ans de prison, dont un assorti d’un sursis probatoire pendant deux ans, ainsi que deux fois six mois pour les deux fois où il a utilisé le prénom de son frère afin de tenter d’échapper à des poursuites pénales (ce délit doit faire l’objet d’une condamnation distincte, NDLR).
« M. Dauphant présente une personnalité complexe, a insisté Me Dardat. C’est un homme très fragile, qui a souffert de graves carences éducatives et affectives et doit être soigné, pas envoyé pendant deux ans en prison. »
Il a été condamné à deux ans de prison, dont un assorti d’un sursis probatoire pendant deux ans, avec obligation de soins, notamment, ainsi qu’à deux peines de deux mois pour la prise du nom d’un tiers. Maintenu en détention, il devra, en outre, payer dix-sept contraventions à 40 euros. Enfin, le tribunal a ordonné la confiscation de tous les véhicules ayant servi à commettre les infractions.
Christian Lefèvre
(*) À Clermont-Ferrand, Cournon-d'Auvergne, sur l'A75 (à hauteur de Saint-Yvoine), à Aydat, Issoire, Pérignat-sur-Allier (Puy-de-Dôme), Saint-Marcel-en-Murat (Allier)…
Un drame évité de peu... Le 19 juillet 2019, peu avant 11 heures, le jeune homme grille un stop, au volant d'une Peugeot 406 coupé, dans le quartier Saint-Jacques, à Clermont-Ferrand. Il conduit, évidemment et pour la énième fois, sans permis et donc sans assurance. Alors qu'un équipage de police tente de le contrôler, il prend la fuite en direction d'Aubière, grille des feux rouges et des stops, puis tente de percuter l'un des véhicules de police lancés à sa poursuite, avenue du Roussillon. Celui-ci percute alors un lampadaire. Un policier est blessé au sternum dans le choc. Ce lundi, cinq des fonctionnaires ayant pris part à cette course-poursuite se sont constitués parties civiles (l'un était représenté par Me Karime Chidjou et les quatre autres, par Me Caroline Bénézit). Benjamin Dauphant a été condamné à verser 2.000 euros de dommages et intérêts, au titre des préjudices moral et corporel, au policier blessé le 19 juillet 2019. Il devra également dédommager les quatre autres : trois ont obtenu chacun 500 euros de dommages et intérêts et le quatrième, 700 euros, au titre du préjudice moral.