Accroître le nombre des "universités européennes", avancer dans la création d'un diplôme européen commun, développer la carte d'étudiant européenne: la Commission a présenté mardi sa stratégie pour renforcer les coopérations dans l'enseignement supérieur, appelé à aider à façonner une Union européenne plus verte, plus inclusive et plus numérique, ainsi qu'une économie plus durable et résiliente.
"En partageant des valeurs communes, en développant la mobilité et en élargissant le champ d'action et les synergies, nous souhaitons insuffler une dimension véritablement européenne à notre enseignement supérieur", a exposé le vice-président de la Commission Margaritis Schinas, en charge du mode de vie européen.
Les alliances entre universités européennes doivent ouvrir la marche: "d'ici la mi-2024, le budget européen subventionnera jusqu'à 60 alliances d'universités européennes, réunissant plus de 500 universités dans toute l'Europe", a indiqué Mariya Gabriel, commissaire à l'innovation, à la recherche, à la culture, à l'éducation et à la jeunesse. Ce demi-millier d'universités représente un dixième des près de 5.000 établissements d'enseignement supérieur d'Europe.
La Commission veut aussi œuvrer avec les États membres à l'élaboration d'un statut juridique pour les alliances entre établissements d'enseignement supérieur, afin que ces derniers mettent en commun leurs capacités à l'aide d'un projet pilote Erasmus+, dès cette année.
Elle vise aussi la création d'un diplôme européen commun, qui reconnaîtrait la valeur des expériences transnationales acquises par les étudiants au cours de leur parcours, et réduirait les formalités administratives entravant la mise en œuvre de programmes communs.
On en est loin encore, a reconnu Mme Gabriel, concernant une compétence qui relève largement des États membres. Dans un premier temps, dès cette année, le diplôme européen sera mis à l'essai en tant que label donné à des programmes conjoints dont la dimension européenne est reconnue par des critères communs. Des étudiants recevront un certificat qui attestera de la dimension particulière de leur formation, en plus de leur diplôme. Sur cette base, la Commission explorera les différentes options avec les États membres, en vue d'un véritable diplôme européen qui couvre les formations dans tous les domaines. Ce diplôme se fondera sur des caractéristiques communes auxquelles les formations devront répondre. Il devrait être disponible dans un format unique, numérique et facilement authentifiable dans tous les États membres.
Enfin, la Commission pousse au développement de la carte d'étudiant européenne, qui existe actuellement sous la forme d'un hologramme et d'un code QR apposé à la carte de l'établissement de l'étudiant. Il s'agira d'attribuer un identifiant étudiant européen unique à tous les étudiants mobiles dès cette année, et à tous les étudiants des universités en Europe d'ici la mi-2024, afin de faciliter la mobilité et l'accès aux services dans les campus.