Dany Brillant repart en tournée en début d'année prochaine pour célébrer l'œuvre de Charles Aznavour, artiste dont il était très proche et qu'il considère comme "le plus grand".
Dany Brillant en tournée à travers la France pour célébrer l'œuvre d'Aznavour, fera étape à Clermont-Ferrand le 8 janvier 2022.
Au-delà de votre amour pour Charles Aznavour, dont vous étiez proche, que gardez-vous comme souvenir de ce premier concert où vous l'avez vu dans les années 70, à L'Olympia ? En fait, c'était le tout premier concert de ma vie. J'y suis allé un peu par hasard, avec ma mère, car mon père ne pouvait pas y assister. Je ne savais pas que je deviendrais chanteur à ce moment-là, bien entendu, mais voir et entendre Charles Aznavour sur cette scène, ça a été le déclic pour moi. J'ai commencé à m'intéresser à la chanson à partir de ce jour-là.
Parce qu'il vous a touché en plein cœur ? Charles Aznavour est un artiste assez particulier... Sa voix, ses musiques, ses textes m'ont effectivement frappé en plein cœur, tout simplement. Je ne m'en suis jamais remis. C'est un peu comme quand on regarde un film, que l'on lit un livre?; ça déclenche quelque chose. Mon cœur s'est ouvert à une forme d'expression.
En concert le 8 janvier, 20 h 30, à la Maison de la culture de Clermont-Ferrand. Billets ici. Tarifs à partir de 42 euros.
Pour le New York Times il était The Master of the chanson ou The Last singer. Pour vous ? Quel est votre définition d'Aznavour ? Pour moi, c'est le plus grand. Chacun son barème, mais pour moi il est au-dessus. Il a créé une œuvre éternelle. Un peu notre Molière, notre Corneille, notre Jacques Prévert. Il a su, avec des mots très simples, exprimer des choses très profondes. Il a su élever la poésie populaire à un niveau rarement atteint. Quand des gens comme Brassens ou Ferré avaient une poésie un peu hermétique, lui il proposait quelque chose de très accessible.
Et vous trouvez que l'on n'a pas rendu à ce poète l'hommage qu'il méritait. Oui, il est parti en même temps que Johnny... Hormis la cérémonie aux Invalides je trouve que l'on n'a pas assez célébré son œuvre. J'ai eu envie, aussi parce qu'il était mon ami, de lui rendre cet hommage - à travers des disques, une tournée à travers la France et une émission de télé sur France 3.
À ce propos, comment avez-vous vécu cette première à la télé en tant qu'animateur ? J'ai fait ça naturellement. C'était dans une salle de concerts, pas sur un plateau de télé, donc j'étais à l'aise. Et plus d'être entouré par de vieux compagnons de route comme Patrick Bruel ou Pascal Obispo a fait que je n'ai même pas eu l'impression d'être animateur. J'étais un peu comme on est avec des amis, à parler de quelqu'un que l'on a aimé, que l'on aime encore.
Chanter des chansons appartenant au patrimoine est-il plus simple ou finalement plus difficile ? Je l'ai fait comme un hommage, naturellement, sans chercher la performance.
Non, il ne s'agit pas d'évoquer la performance, mais le fait de se confronter à de grandes choses, tout simplement avec la pression que cela peut générer. Non... Je l'ai juste fait avec amour, et surtout à ma manière. La Bohème je l'ai faite en salsa; J'me voyais déjà je l'ai faite en merengue, etc. Un peu comme si Charles Aznavour m'avait écrit une chanson qu'ensuite j'ai travaillée à ma sauce. On ne peut de toute façon pas lutter avec les originaux qui sont dans l'inconscient collectif. Aznavour était un classique, de son vivant, il le savait d'ailleurs. Donc reprendre un classique en y apportant sa manière, c'est toujours intéressant (...).
Et vous avez eu la chance de partager un titre avec la fille de Charles Aznavour, Katia. Elle m'a fait ce superbe cadeau. Elle savait que son père m'aimait beaucoup. Elle est venue chanter sur l'album.
Julien Dodon