La vie serait-elle plus belle si Amazon n’existait pas ? Alors que, confinés entre nos murs, on dissertait sur l’essentiel et le superflu, on se souvient que le mastodonte de Seattle, profiteur de crise au redoutable service client, s’offrait de belles échappées. Pour autant, est-il bien honnête de l’accuser de tous les maux ? S’il est essentiel d’agir contre les évitements fiscaux, ou sociaux, et de rétablir une concurrence équitable (le provocateur 0,01 euro de frais de livraison pour les livres en 2014 signait clairement la volonté du géant de contourner la loi) pour protéger les petits face aux gros appétits, nulle nécessité de diaboliser Amazon ou de l’idéaliser. Le petit commerce ne l’a pas attendu pour chanceler. Les enseignes spécialisées et les grandes surfaces implantées en périphérie se sont chargées bien avant de lui porter un coup. Sous l’impulsion des nouveaux modes de vie des consommateurs. Le commerce physique garde cependant les atouts de l’expérience client, sans que les enjeux de digitalisation lui soient hors de portée. Mais quand on cherche trop longtemps des boucs émissaires, on tarde aussi longtemps à se poser les bonnes questions.
l’éditorial
Florence Chédotal