On te sent remontée, presque en colère.
Oui, j’ai trouvé la course difficile ! Il y a eu beaucoup d’accrochages. C’était compliqué à gérer, même avec les Françaises… Je me suis fait coincer dans le chenal d’arrivée. Finalement, je suis troisième Tricolore et ça me contrarie. Après, sans me chercher d’excuses, je suis aussi fatiguée par le 10 km de dimanche dernier (Océane a pris la deuxième place du 10 km de la coupe du monde d’Eilat derrière la Brésilienne Ana Marcela Cunha, championne olympique sur la distance lors des derniers Jeux olympiques de Tokyo, ndlr).
C’était un enchaînement difficile ?
Entre les voyages, les protocoles sanitaires et les courses, oui, ça devient un peu difficile. Sans parler du fait que je m’entraîne en Italie depuis le mois d’octobre (sous la houlette de Fabrizio Antonelli, ndlr). Un changement de coach, ce n’est jamais simple à gérer. Il a fallu que je m’habitue à de nouvelles méthodes et à un nouvel environnement. Ce qui m’agace le plus, c’est que je voulais consolider ma place en tête du classement de la coupe du monde et là, ça me passe sous le nez, alors oui, je suis en colère parce que j’espérais mieux.
(Photo : KMSP/Stéphane Kempinaire)
Qu’espérais-tu exactement ?
Je visais le podium ! Je pensais être mieux physiquement, mais ça a été dur tout au long de la course. Je n’ai pas souffert de la chaleur (27°C au départ du 10 km féminin, ndlr), mais j’ai vite senti que je manquais de jus. Et puis, ça tapait fort. Je me suis fait tirer les pieds à tous les passages de bouée. A chaque fois qu’on est nombreuse, les conditions de course sont désagréables. Il faut vraiment se placer devant pour éviter de prendre des coups.
Peux-tu me parler de ton installation en Italie, où tu t’entraînes depuis deux mois avec Fabrizio Antonelli ?
C’est un peu difficile car le travail est très différent de ce que je faisais avec Philippe (Lucas). J’ai progressé en puissance. Je le sens en bassin. Cela a également porté ses fruits lors de la coupe du monde en Israël (dimanche 12 décembre), mais aujourd’hui (jeudi 16 décembre), je n’avais plus rien dans les bras et les jambes. Maintenant, il va falloir prendre le temps de souffler. Demain (vendredi 17 décembre), je rentre à Maurice pour voir ma famille. J’en ai besoin. Ça fait quand même deux ans que je n’ai pas vu ma mère. Le plus important, à présent, c’est de retrouver de la fraîcheur mentale et physique.
A Abu Dhabi, Adrien Cadot