Poursuivi pour homicide involontaire, un Montluçonnais de 37 ans a écopé, ce mardi soir, d’un an de suspension du permis de conduire et de 200 € d’amende. Le tribunal correctionnel de Montluçon n’a pas suivi les réquisitions du ministère public qui avait demandé une peine de prison assortie du sursis.
Le 5 avril 2019, l’automobiliste avait causé la mort d’une sexagénaire qui se promenait sur le trottoir, rue de la Paix, dans le quartier de la Ville-Gozet. « Elle était au mauvais endroit au mauvais moment », ont résumé deux avocats, l’un pour la défense, l’autre pour la partie civile.
Ce jour-là, à bord d’une Volvo, le prévenu, qui revient d’une visite de ses enfants chez le médecin, circule sur la rue Baudelaire. Passé le stop, il entre en collision avec une 406 Peugeot roulant rue de la Paix. Rien de dramatique jusque-là sauf que la 406 fait plusieurs tonneaux et s’en va faucher une dame de 69 ans.
Elle sort en discothèque « sans autorisation »
A l’arrivée des secours, la sexagénaire est en arrêt cardiaque. Un premier massage est effectué, puis un second au moment de son transport vers le centre hospitalier. Rien n’y fait, touchée grièvement à la tête, elle est déclarée morte aux alentours de 20 heures.
La question du stopLe prévenu a-t-il respecté le stop ? Non, selon le conducteur de 24 ans qui a été percuté et souffre d’une côte cassée. C’est aussi l’avis de l’expert qui estime la vitesse du fautif à 30 km/h. Si le stop avait été marqué, la vitesse aurait été bien moindre. « J’ai marqué le stop. Je me suis juste avancé pour avoir de la visibilité », assure de son côté le trentenaire à la barre du tribunal.
Pour son avocat, qui a réclamé la relaxe, l’expertise est sujette à caution et « il n’y a pas d’éléments suffisants pour rentrer en voie de condamnation ».
Témoignage. A la barre du tribunal correctionnel, le frère de la défunte s'est exprimé avec beaucoup de dignité sur sa sœur qui était restée célibataire et n'a pas eu d'enfants. « Nous n'avions pas des liens très forts mais on s'entendait bien. Elle s'occupait de mon père âgé de 99 ans et ne voulait pas que je m'occupe de ses affaires. Cela a été un choc pour notre père et pour moi. On était quatre dans la famille, il ne reste plus que moi ».
Fabrice Redon