Un habitant des environs de Thiers (Puy-de-Dôme) était devenu le fournisseur très demandé de toutes sortes de produits stupéfiants. Il vient d'être condamné à un an de prison.
Cet habitant de Peschadoires, âgé de 33 ans, était connu dans le secteur de Thiers-Ambert pour être capable de fournir à peu près tous les types de stupéfiants. Résine ou herbe de cannabis, buvards de LSD, kétamine, cocaïne, amphétamines : il suffisait de demander. Et la vingtaine de clients qui lui étaient fidèles avait, comme dans tout trafic de stups qui se respecte, leur petit langage (modérement...) codé pour commander les substances désirées : de la « K » pour la kétamine, de la « C » pour la coke et des... « plaquettes de frein » pour la résine.
C’est en contrôlant un consommateur patenté, en décembre dernier, que les gendarmes avaient été mis sur la piste de ce revendeur très demandé, notamment par les participants aux free-party et autres fêtes underground. La mise sur écoute de son téléphone, entre mai et juillet, a permis d’identifier une bonne vingtaine de clients réguliers.
Un « dépannage occasionnel d'amis »Interpellé fin août, le trentenaire, jugé ce mercredi en renvoi de comparution immédiate devant le tribunal correctionnel clermontois (*), a reconnu « le dépannage occasionnel de plusieurs amis », destiné à financer sa consommation personnelle. « J’ai des problèmes d’addiction depuis plusieurs années », admet-il à la barre.
« Si cette “toxicomanie des campagnes” peut, au premier abord, prêter à sourire, elle fait froid dans le dos et cache, en fait, une triste réalité : celle de jeunes gens qui se détruisent ».
« Il avait développé une activité à part entière, parallèlement à son emploi, a indiqué le procureur de la République, Laure Lehugeur. Il a même été dépassé par son succès ! ».
Pour la défense, Me Geoffrey Juarez a estimé que ce consommateur-dealer, « qui vendait d’abord des produits à ses amis, a été pris dans les rouages de la toxicomanie ».
Le tribunal, suivant les réquisitions du parquet, l'a condamné à deux ans de prison, dont un assorti d’un sursis probatoire pendant dix-huit mois. La partie ferme de sa peine sera effectuée en détention à domicile sous surveillance électronique.
Christian Lefèvre
(*) Son procès, initialement prévu le 1er septembre, avait été renvoyé au 29 septembre. En attendant, il avait été assigné à résidence sous surveillance électronique.