À l’horizon 2025, la Société des Eaux de Volvic (SEV) aura diminué ses prélèvements de 20 % par rapport à leur niveau de 2021. Cet engagement est l’une des deux mesures fortes auxquelles la filiale du groupe Danone s’est engagée vis-à-vis du préfet, en signant ce jeudi un Pure (Plan d’utilisation rationnelle de l’eau), au terme de plusieurs mois de négociation.Concrètement, le volume maximum de prélèvement autorisé chaque année passera de 2,79 milliards de litres en 2021 à 2,23 milliards de litres en 2025, soit une économie de 560 millions de litres chaque année. Entre ces deux années, c’est-à-dire pour 2022, 2023 et 2024, le prélèvement maximum autorisé sera de 2,51 milliards de litres, ce qui représente une diminution de 10 % par rapport à l’année actuelle.
La seconde mesure de ce Pure concerne les périodes pendant lesquelles les tensions sont les plus fortes sur la ressource en eau. En cas d’alerte sécheresse, la SEV devra réduire ses prélèvements de 10 % d’ici 2025. Cette restriction s’élèvera même à 20 % en cas d’alerte sécheresse renforcée (ces objectifs sont de moitié pour les trois prochaines années).
Amélioration des processSelon Jérôme Gros, le directeur des usines de Volvic, cette réduction des prélèvements ne devrait pas avoir d’impact sur la production de bouteilles d’eau. La société compte supporter cette économie grâce à une amélioration de ses process de production. Le projet Re-Use, qui est en cours de développement au sein de l’usine, permet notamment de diminuer de manière très sensible l’eau utilisée pour la production. « Nous sommes satisfaits de répondre à cette demande grâce à l’ensemble des investissements et des actions menées depuis plusieurs années », a commenté Jérôme Gros.
USINE D EMBOUTEILLAGE DES EAUX DE VOLVIC - le 01/06/2021 photo Franck Boileau
« C’est important pour nous parce que c’est un geste fort de solidarité vis-à-vis des acteurs du territoire qui sont également contraints en cas de sécheresse […], a-t-il continué. Notre responsabilité sociétale, en tant que minéralier, c’est de préserver la ressource pour les générations futures. »
Ces engagements seront « gravés dans le marbre », selon le préfet, dans un prochain arrêté préfectoral qui intégrera le Pure. Un comité de suivi annuel sera également mis en place pour s’assurer du respect de ces actions et pour ré-évaluer la situation en cas de besoin.
Enfin, le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) à lancer une étude pour mieux connaître l’impluvium.
Les plus gros consommateurs du départementSi elle est la première dans le département à signer un Pure, la Société des eaux de Volvic n’est pas la seule à s’engager dans cette démarche avec l’État. Une réflexion similaire est en cours parmi les 28 plus gros consommateurs d’eau du département, comme Limagrain (à Saint-Beauzire), Constellium (à Issoire) ou Sanofi (à Vertolaye).
Pour le représentant de l’État, ces mesures s’intègrent à une réflexion plus large sur la question de la gestion de l’eau. « Notre travail est de faire en sorte que la gestion de l’eau soit équilibrée dans tous ses usages, qu’il s’agisse des industriels, des agriculteurs ou des consommateurs », insiste Philippe Chopin, le préfet du Puy-de-Dôme.
Jean-Baptiste Ledys