La lumière d’un généreux soleil se reflétait dans les robes rousses des vaches du Gaec de Piat, à Faux-Mazuras, mercredi dernier. Des bovins dont la valeur et la qualité de la viande ont fait l’objet de toutes les attentions.C’est en effet dans cette exploitation agricole que l’enseigne de grande distribution Aldi, le transformateur de viande Plainemaison-Beauvallet, l’organisation d’éleveurs Opalim et la coopérative Celmar, ont décidé de signer une “convention quadripartite sur la viande limousine”.
« 20 centimes de plus-value au kilo »Un dispositif de communication destiné à souligner que les agriculteurs doivent être au cœur de cet accord visant à approvisionner les rayons du “discounter” avec 900 tonnes de viande limousine provenant du Massif Central par an, soit environ un tiers des références de la chaîne.
« Nous sommes fiers de participer à une meilleure rémunération des éleveurs », déclare Jean-Marie Malbranke, vice CEO (“Chief Executive Officer” ou directeur général adjoint) d’Aldi France.
Une “meilleure rémunération” confirmée par les groupements d’éleveurs signataires.
« La convention garantit vingt centimes de plus-value au kilo pour les éleveurs. Ce qui, par animal, représente environ 80 euros supplémentaires par rapport aux prix du marché », explique Benjamin Valadas, président d’Opalim. La structure qui rassemble quelque 120 éleveurs et négociants en Creuse, Haute-Vienne, Charente et Charente-Maritime, se réjouit par ailleurs de la sécurité offerte à ses membres par un tel accord.
« 1.000 à 900 animaux par an doivent être fournis à Aldi par Celmar et Opalim. Soit une centaine de vaches par semaine. Ça n’est pas rien. D’autant que c’est un partenariat de long terme. La convention est signée pour deux ans mais, une fois que c’est fait, ça va tout seul », estime Benjamin Valadas.
Les résultats du Concours limousin de Limoges (19-09-2021)
Le sentiment est partagé, en bout de chaîne, par Carine et Stefaan de Smedt, exploitants du Gaec de Piat et adhérents d’Opalim. « Cela valorise notre travail. Tout en nous offrant une véritable sérénité, car nous avons la garantie de bénéficier de meilleurs tarifs d’achat », confie Carine de Smedt. Pour Philippe Bru, responsable de l’innovation de Plainemaison-Beauvallet, cette construction du prix avantageuse pour les éleveurs et l’ensemble des signataires de la convention, est le résultat d’une valorisation des bovins, « de la tête à la queue. Une gamme de plusieurs produits permet de valoriser plus de 95 % de la carcasse de l’animal », assure-t-il.
Les différentes parties concernées par le nouveau partenariat : Jean Marie Malbranke (ALDI France), Bernard Leguille (Beauvalet Plainemaison), Stefaan Smedt (gaec de Piat), Jean-Christophe Dufour (CELMAR), Benjamin Valadas (Opalim).
Steaks hachés frais, tartares, viande piécée… Sept références de viande limousine devraient se retrouver prochainement dans l’ensemble des supermarchés Aldi hexagonaux. « Nous avons choisi la Limousine car c’est une très belle race, un produit terroir et très goûteux », précise Jean-Marie Malbranke.
Tout en soulignant que la viande du contrat signé à Faux-Mazuras représentera le “haut de gamme” de la chaîne de magasins. Une démarche qui semble s’inscrire dans la volonté de l’enseigne historiquement associée au “hard discount” de faire évoluer son image.
« Nous n’avons pas changé notre façon d’être, assure cependant Jean-Marie Malbranke. Aldi communique depuis deux ans à la télé. Mais ça fait cinq ans que nous commercialisons de la viande française. Cependant, il est vrai que nous avons de gros projets d’expansion en France. Il y a deux ans nous avions 860 magasins en France. Nous en avons désormais 1.300. Et il faut faire savoir ce que nous faisons ».
Des exploitations “Haute Valeur Naturelle”De leurs côtés, les groupements d’éleveurs se réjouissent de voir leur race mise en avant par Aldi France. D’autant que les produits commercialisés sont issus d’exploitations certifiées “Haute Valeur Naturelle”, démarche destinée à maintenir un “haut niveau de biodiversité” sur les exploitations. Et dont le logo figurera sur les emballages.
« C’est pour nous un moyen de faire connaître la qualité de nos productions aux consommateurs », dit Jean-Christophe Dufour, président de la Celmar. Tout en rappelant que « le monde de l’élevage souffre ». Et que, selon lui, « la contractualisation permet de pérenniser les exploitations »
François Delottefrançois.delotte@centrefrance.com