S’il est aux commandes depuis plusieurs mois maintenant, c’est au cours de l’été, le 15 juillet exactement, que le capitaine Jean-Michel Tourlonnias est officiellement devenu le « n°2 », commandant en second la compagnie de gendarmerie d’Ambert.
Une arrivée « dans des circonstances très particulières », souligne-t-il, puisqu’elle fait suite au dramatique événement de Saint-Just, en décembre dernier. Son prédécesseur, le lieutenant-colonel Cyrille Morel, y avait laissé sa vie, avec deux autres militaires, Arno Mavel et Rémi Dupuis.
"Reconstruire des équipes"Ce n’est donc pas n’importe quel rôle que le lieutenant-colonel Tourlonnias doit tenir à Ambert, auprès du chef d’escadron Fabrice Touioui. « Notre objectif, c’est de reconstruire des équipes et de se tourner vers l’avenir, livre-t-il. Sans oublier. Dès qu’il y a une intervention avec des armes à feu, nous sommes toujours ramenés à ça, c’est obligatoire. »
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Tous les gendarmes de la brigade d’Ambert ont été renouvelés. Ceux qui avaient vécu le drame ont préféré partir. « On leur a laissé le choix. La direction générale a eu une écoute bienveillante. » Mais certains ont voulu rester, notamment au sein du Psig (*).
C’est avec « une grosse pensée pour nos camarades et pour leur famille » que Jean-Michel Tourlonnias prend donc ses nouvelles fonctions, et poursuit son parcours.
Intérêt pour la montagneAprès un Deug à la faculté de Sciences économiques de Clermont-Ferrand, ce Riomois d’origine se réoriente vers la gendarmerie à la faveur de son service militaire, effectué notamment au Liban et en ex-Yougoslavie.
« Intéressé par la montagne », il s’engage dans la gendarmerie à 25 ans, avec l’espoir de travailler en altitude, après l’école des sous-officiers du Mans. Mais les « aléas de la vie » dissocieront finalement son métier et sa passion pour les cimes.
Après trois affectations en Lozère, où il grimpe de gendarme à adjudant-chef, il passe le concours d’officier et en 2015, il est affecté à la brigade de Lyon et devient lieutenant. Fin 2017, Jean-Michel Tourlonnias est promu capitaine et chef du Corg du Rhône (Centre d’opérations et de renseignement de la gendarmerie) : « Ce sont les appels au 17 », explique-t-il.
Aujourd’hui, Jean-Michel Tourlonnias a 50 ans. Sa femme et ses deux enfants de 16 et 7 ans l’ont suivi pour une nouvelle vie à Ambert, plus près de leurs racines et des montagnes, promesses de randonnées, à pied, à skis ou en raquettes.
(*) Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie.
Alice Chevrier