Le téléphone n’en finissait pas de sonner le matin du 8 juin. À la veille de la réouverture des Midis d’Elena (ex-Le Mozart) à Aurillac et de l’ouverture du Mozart (anciennement La Rocade) à Giou-de-Mamou, Alexandre Huguet-Bataille recevait des demandes de réservation en rafale. « On a des réservations jusqu’au 24 juin, à Giou-de-Mamou », illustre par exemple Élodie Huguet-Bataille. La première soirée, mercredi 9, était même complète dès la veille, au matin.
Ce restaurant, acheté en novembre, pouvait déployer sa terrasse le 19 mai, ce n’était pas le choix des gérants. « On voulait ouvrir dans de bonnes conditions, résume Alexandre Huguet-Bataille. On n’était pas à trois semaines près. Et avec le standing qu’on veut mettre en place, on ne pouvait pas dire non aux gens qui veulent s’abriter s’il pleut… À Aurillac, la terrasse est cloisonnée donc on ne peut pas. »
Depuis que leur activité a été stoppée en octobre, les restaurateurs ont proposé un peu de vente à emporter au nouveau Mozart « pour garder le lien avec les habitués. On espère qu’on ne refermera pas. C’est ma plus grande peur. »
De bons produits pour faire plaisir aux gensLe confinement a aussi rimé avec changement. « Aux Midis d’Elena, on a donc changé le nom, avec un clin d’œil à Elena, notre fille, et aussi la décoration. On a profité du confinement pour faire des travaux, c’est le côté utile du confinement (sourire). On a fait du restaurant quelque chose d’un peu plus jeune, à l’image d’Anna, en salle et Mélanie, en cuisine, qui sont arrivées pour s’occuper du lieu alors que nous, on sera à Giou-de-Mamou. Ce sera la même cuisine qu’avant. Il y aura le même esprit : faire les choses bien, travailler avec de bons produits, faire plaisir aux gens. On a joué le côté méditerranéen, on est de Perpignan : 90 % des vins viennent des Pyrénées-Orientales.
Bientôt un hôtel-restaurant de charme à Tournemire (Cantal)
Le projet a été lancé en juin. « C’était une évolution qu’on voulait, poursuit Alexandre Huguet-Bataille. On commençait à manquer d’espace pour faire ce qu’on voulait faire. Là-bas (à Giou-de-Mamou), où se trouve Le Mozart maintenant, c’est magnifique. On va continuer à faire les choses le mieux possible. On s’est entouré d’une équipe dynamique. On sera quatre à Giou-de-Mamou, deux en salle avec Amélie en plus de mon épouse et en cuisine, je serai aidé par Dylan. Le concept sera le même mais avec plus de propositions. Comme des vins d’exception disponibles au verre, un vrai chariot de fromages, des whiskies, Cognac, Armagnac… On travaille avec des habitués qui nous suivent depuis près de trois ans quand on a ouvert le restaurant à Aurillac. »
Trois cents vins à la carte du MozartImpatiente, Élodie l’est aussi, notamment pour faire partager sa passion : le vin. « J’ai hâte de faire découvrir tous mes vins. On en proposera trois cents au Mozart. Mon grand-père était dans le vin, le père de ma meilleure amie était vigneron. J’ai baigné dedans », explique cette ancienne infirmière arrivée dans le Cantal il y a dix ans.
« On est un peu comme des enfants à qui on a offert un nouveau jouet mais qui n’ont pas pu jouer avec », conclut Alexandre, venu dans le département il y a huit ans. Depuis le 9 juin, ce manque a pu être comblé.
Clément Bessoudoux