76,4 %. C’est le taux d’abstention au premier tour des élections départementales, dimanche dernier, à Courçais (Allier). Ce qui fait de la commune de 325 habitants celle où la participation a été la plus faible dans l’Allier pour ce scrutin (23,6 %).
23,6 % de participation au 1er tourDéjà, des élections municipales complémentaires n’avaient pas attiré grand monde, en mai dernier (36 votants pour 268 inscrits au second tour).
Toutefois, rien ne prédestinait la commune à rencontrer une aussi faible mobilisation. L’abstention y était en effet en deçà du taux national au premier tour des départementales de 2015 (47,6 % à Courçais contre 49,83 % en France).
Des professions de foi non-reçues par certains administrésPour Philippe Thorinot, garagiste du village, le manque d’intérêt croissant pour les élections est l’expression d’une certaine lassitude. « “Il n’y a plus de ligne d’horizon. C’est pour cela que je n’irai pas voter” : c’est ce que j’entends le plus souvent à propos des élections. »
L’artisan assure être allé voter le week-end dernier. Et qu’il retournera dans l’isoloir au second tour. Mais sans se faire d’illusion.
Il n’y a rien qui change. Voter ne sert plus à grand-chose. Même aux élections locales
Philippe Thorinot (garagiste à Courçais)
André, 79 ans, lui, n’est pas allé aux urnes. « Je n’ai reçu aucun programme. Nous ne sommes sans doute pas suffisamment intéressants pour les candidats. Je ne vois pas l’intérêt de voter pour des gens que l’on ne connaît pas », indique-t-il.
Restaurer une proximité entre élus, candidats et habitantsL’enjeu serait donc de restaurer une certaine proximité entre élus, candidats et habitants.
C’est en tout cas l’avis de Pascale, 68 ans. Cette ancienne élue au conseil municipal plaide pour un rapprochement des représentants et de leurs administrés : « Il y a un manque de dialogue au niveau local. Lorsque l’on est élu, on doit partager, parler avec les gens. » Et leur donner de la voix pour qu’il vous offre la leur.
Texte et photo : François Delotte