Il y avait des airs de déjà-vu, au théâtre d’Aurillac, hier soir. Déjà-vu, car dès le hall, pour accueillir les spectateurs (revenants !), des élèves du lycée Saint-Géraud, étaient venus produire quelques sérigraphies de leur affiche inédite et originale en l’honneur de l’hôte d’un soir. Un comité d’accueil qui rappelait aux habitués les bonnes habitudes ; presque les bonnes manières.Des airs déjà entendus aussi… Sur scène, à la faveur d’une tournée imaginée aux côtés des percussions claviers de Lyon, Bertrand Belin offrait une re-visite de son répertoire et des titres extraits d’albums plus ou moins récents.
En rang, Hypernuit, Bronze, Choses nouvelles, Camarade, Folle Folle Folle, Capucine… chez Belin, l’humour peut-être en embuscade mais la poésie, elle, est toujours là : solidement rivée aux mots, et à la fois dansante et virevoltante.
Solide et légère : jamais une contradiction chez Bertrand Belin !
À portée d’interprétationChez l’artiste, rien n’est asséné, rien n’est injonction. Tout est à portée d’interprétation… Libre à chacun d’y poser sa lecture, son histoire, et d’interpréter cette poésie, mélancolique ou plus bouillonnante. Le public aurillacois, heureux de renouer avec les joies d’un concert donné en salle, fût-il masqué, n’a pas dissimulé son plaisir.
Marie-Edwige Hebrard