Quel avenir pour les Bains du Rouget ? Comme nous vous le révélions, le conseil d’administration de ce centre de remise en forme, porté par la communauté de communes de la Châtaigneraie cantalienne, ne rouvrira pas ses portes, le 12 juin.
Déjà fragilisé par des problèmes économiques« Cette décision n’est pas le fruit du hasard, mais la crise du Covid-19 a touché de plein fouet l’équipement, déjà fragilisé par des problèmes économiques », avançait, jeudi 10 juin, Antoine Gimenez, vice-président de la Châtaigneraie cantalienne, et à la tête du conseil d’administration qui gère la structure, située à une vingtaine de minutes au sud d’Aurillac.
L’établissement est resté fermé pendant près d’un an, donc il n’y a pas eu de rentrées financières, mais les charges fixes, elles, ont continué.
Quand la décision a été prise, les comptes étaient dans le rouge de 156.000 €.
« Ce qui a été décidé par le conseil d’administration, les responsables de la collectivité et le maire du Rouget, c’est de prendre quelques semaines pour travailler à la mise en place d’une organisation qui nous permettra de pérenniser l’activité des Bains du Rouget. On est tous persuadés que c’est une structure nécessaire à notre territoire. »
À quelle échéance ? « On se donne quelques semaines. Et on ne s’interdit rien, on explorera toutes les pistes comme le partenariat public-privé. On sait que cela demandera des financements publics, mais on ne peut plus continuer à recapitaliser dès qu’il y a un déficit, en plus de la subvention annuelle de fonctionnement de 80.000 €. C’est anxiogène pour tout le monde. »
Des débuts déjà compliquésCe n’est pas la première fois que cet équipement connaît des déboires financiers (il a à plusieurs reprises changé de nom, de statut juridique et même de vocation, a connu une liquidation judiciaire). Porté à ses débuts par la communauté de communes Cère et Rance, l’équipement est passé dans le giron de la Châtaigneraie cantalienne, en 2017, au moment de la fusion des quatre intercommunalités, qui constitue aujourd’hui cette entité.Entre outil touristique et équipement local, les Bains du Rouget sont depuis plusieurs années un véritable enjeu. La collectivité avait d’ailleurs investi plus de 300.000 €, il y a trois ans, dans cet espace bien-être. Dehors, cinq cottages offrent une possibilité d’hébergement, au bord du lac du Moulin du Teil.
« C’est la preuve que nous croyons à cet équipement. L’objectif était d’équilibrer le budget, avec l’hébergement et les soins parce que la partie eau coûte cher techniquement, mais malheureusement nous n’avons pas pu aller au bout… »
Sept licenciements économiquesCe qui lui donne d’autant plus de regrets, car la direction d’Odile Villaret, à la tête des Bains depuis 2019, avait permis de retrouver du chiffre d’affaires - avec près de 20.000 entrées annuelles - et des clients satisfaits. « Elle a fait du bon travail, mais elle nous a fait part d’un changement d’orientation professionnelle, précise l’élu. C’est vrai, elle avait mis en place une organisation pour assurer la saison estivale, mais ne pas avoir de responsable hiérarchique attitré peut poser problème, surtout avec les protocoles sanitaires très stricts. J’ai moi-même assuré l’intérim en 2018 pour que le centre puisse fonctionner en attendant l’arrivée du nouveau directeur de l’époque, mais je ne le referai plus, ce n’est pas le rôle d’un élu. » Autant de raisons qui ont conduit à cette décision.
Nous allons essayer de trouver un fonctionnement pour les cottages, pour les personnes qui souhaiteraient y venir cet été. Mais c’est sûr, le produit d’appel, c’était la balnéo…
La société publique locale va être liquidée et les sept salariés seront licenciés pour raisons économiques. « Je suis conscient du traumatisme qu’ils vivent à cause de cela. Après des mois de chômage partiel, ils s’apprêtaient à retrouver leur travail… Mais le jour où les Bains rouvriront, nous les recontacterons en priorité pour leur proposer une nouvelle collaboration. »
Emmanuel Tremet