Dans l’immense magasin Métro de Clermont-Ferrand, l’heure est à l’agitation. Les rayons se remplissent et se vident presque aussi vite. La tempête après le calme. « On a un sur-pic d’activité, on a dû embaucher dix personnes supplémentaires en quelques jours ! » Cette reprise, Guillaume Hugon, directeur de la structure clermontoise, en a rêvé des mois durant.
La fin du cauchemar« On n’osait plus y croire. C’est vrai que l’on a vraiment touché le fond avec la fermeture des bars et restaurants. Heureusement qu’il y a eu la vente à emporter pour nous aider à tenir… », confesse le Clermontois, soulagé de sortir la tête de l’eau.
« On était à moins 50 % du chiffre d’affaires avant le 19 mai, et là on vient de le tripler en une semaine ! »
Un nouveau départ facilité par l’étalement du calendrier des ouvertures. « Les étapes du déconfinement avec les terrasses le 19 mai, puis les restaurants en jauge réduite le 9 juin et enfin l’ouverture générale le 30 juin, nous permettent de mieux gérer les stocks. » Alors que, la semaine dernière, les grossistes ont misé sur la charcuterie, le fromage, les tapas et les boissons pour accompagner la réouverture des terrasses, ils ont pu anticiper les commandes en produits frais qui devraient s’envoler dès mercredi. « Ça fait du bien de revoir du monde et on voit beaucoup de sourires malgré les difficultés de tous à trouver du personnel. »
Des mines réjouies également du côté de Promocash, qui a « limité la casse » en ouvrant aux particuliers pendant le confinement. « C’était bon à prendre, ils nous ont bien aidés. Nous avons arrêté ce service le 19 mai », détaille Rachel Garrait, directrice.
Les clients achètent au compte-gouttes. Photo Franck Boileau
La prudence reste de miseMais, si le moral est revenu, la chef de file du magasin a tenu à en tirer des enseignements. « Les annonces de fermeture du gouvernement du jour au lendemain ont été mortelles pour nous. J’ai des clients qui sont venus par solidarité, et puis j’ai donné au Secours populaire, mais j’ai surtout appris la prudence. » C’est donc à petit pas que la grossiste a décidé d’avancer.Une stratégie adoptée par de nombreux restaurateurs à l’image de Cédric, venu faire ses courses pour la réouverture de mercredi.
« Je me suis fait avoir avec la fermeture, j’ai dû tout jeter. Donc, maintenant, je viens plus souvent, mais j’achète au compte-gouttes. »
Un réflexe que Rachel Garrait ressent au quotidien : « Nos clients que l’on voyait deux fois par semaine préfèrent venir tous les jours et s’adapter. On marche tous sur des œufs… »
Carole Eon