Un sexagénaire était à la barre du tribunal correctionnel de Montluçon, ce mardi 18 mai. Il lui était reproché des agressions sexuelles sur six petites filles, entre juillet 2011 et août 2013, alors qu'il était famille d'accueil dans un village de l'arrondissement.
Deux agressions reconnuesLe sexagénaire reconnaît une partie des faits qui lui sont reprochés. Il avoue avoir embrassé deux fillettes, l’une de 12 ans et l’autre de 11 ans, alors qu’elles étaient en vacances chez lui et sa femme en juillet 2011 et août 2013.
Toutes deux étaient des enfants placées dans des structures de l’aide sociale à l’enfance et venaient profiter de quelques jours à la campagne, en vacances, dans cette famille d’accueil.
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Le Bourbonnais reconnaît alors « avoir fait une bêtise », « avoir dérapé »… mais estime également que ces enfants « auraient pu le gifler » ou le « repousser ». « Parce que, pour vous, une petite fille de 11 ans est en capacité de gifler un adulte qui l’accueille ? », s’agace la présidente du tribunal. « Je pense que oui… », argue le prévenu, avant de nier les autres faits d’agressions sexuelles pour lesquels il est poursuivi. Faits qui concernent, là encore, des enfants placées, en vacances chez lui.
Des fillettes de 6 à 12 ansA-t-il tenté d’embrasser une fillette de 11 ans en août 2012 ? Il ne s’en rappelle pas. A-t-il embrassé une autre de 8 ans en avril 2013 ? Aucun souvenir non plus.Et pour les deux autres infractions qui lui sont reprochées ? Il les conteste formellement.
Il assure ne pas avoir caressé le sexe d’une petite de 6 ans alors qu’il l’avait fait asseoir sur ses genoux, en juillet 2013. Pas plus qu’il n’aurait, en août 2012, embrassé, déshabillé et mis sa langue au niveau du sexe d’une sixième fillette, cette fois âgée de 9 ans. « Je ne les ai pas touchées », soutient-il. « Et la deuxième, c’est elle qui m’a embrassé [concernant l’enfant de 9 ans, NDLR]. »
Une peine ferme prononcée« Vous avez abusé de cette situation de famille d’accueil », lance la procureur de la République, insistant sur la gravité des faits.
« Il n’y a rien de plus désagréable que de rejeter la faute sur un enfant victime d'agression sexuelle. »
Requérant ainsi vingt-quatre mois d’emprisonnement dont vingt assortis d’un sursis probatoire de deux ans.
Le tribunal est allé plus loin en condamnant le sexagénaire à trois ans d’emprisonnement dont deux avec sursis probatoire de deux ans (il effectuera la partie ferme sous surveillance électronique à domicile). Il aura l’obligation de se soigner, l’interdiction d’entrer en relation avec des mineurs (sauf sa descendance) et d’exercer une activité en lien avec des mineurs pendant cinq ans.
Il devra également verser aux parties civiles la somme totale de 6.230 euros et est inscrit sur le fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles et violentes.
Laura Morel