Lors d'une conférence de presse, le ministre espagnol de l'Intérieur Fernando Grande-Marlaska a annoncé que 2 700 des 6 000 migrants arrivés le 17 mai dans l'enclave espagnole de Ceuta avaient été renvoyés vers le Maroc.
Madrid a renvoyé au Maroc 2 700 des quelque 6 000 migrants entrés le 17 mai dans l'enclave espagnole de Ceuta, a annoncé le 18 mai le ministre de l'Intérieur espagnol Fernando Grande-Marlaska.
Lors d'une conférence de presse faisant suite au conseil des ministres, qui a été dominé par cette crise entre l'Espagne et le Maroc, le ministre a annoncé «le retour [vers le Maroc] de 2 700 personnes qui étaient entrées ces dernières heures illégalement» dans le pays.
Il a indiqué que sur un total de 6 000 personnes, il pourrait y avoir 1 500 mineurs, tout en précisant qu'il était «trop tôt» pour fournir un chiffre définitif. Le ministre a défendu ces renvois en affirmant qu'ils étaient «conformes à la loi et aux traités internationaux et aux accords avec le Maroc».
A quelques 400 kilomètres à l'est de Ceuta, à Melilla, l'autre enclave espagnole sur la côte marocaine, 86 migrants sont parvenus à entrer le 18 mai au matin en territoire espagnol depuis le Maroc voisin.
Au total, «plus de 300» personnes originaires d'«Afrique subsaharienne» ont tenté de franchir la barrière séparant Melilla du Maroc mardi vers 04h45, a indiqué la préfecture de Melilla dans un communiqué. Plus de 200 personnes ont été repoussées mais «85 hommes et une femme ont réussi à entrer», selon le communiqué.
«Les migrants ont maintenu une attitude agressive et ont jeté des pierres contre les agents», dont trois ont dû recevoir des soins pour «des contusions mineures», a ajouté la préfecture. Les migrants qui ont réussi à entrer ont été conduits au Centre de séjour temporaire (CETI) de l'enclave.
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a annoncé qu'il se rendrait le 18 mai à Ceuta et Melilla. Il a également assuré vouloir «rétablir l'ordre» aux «frontières le plus rapidement possible». Il a qualifié ces incidents de «grave crise pour l'Espagne et aussi pour l'Europe».
De son côté Ylva Johansson, a commissaire européenne, a jugé le 18 mai «inquiétant» l'arrivée de migrants dans l'enclave de Ceuta et appelé le Maroc à empêcher les «départs irréguliers» depuis son territoire.
Ceuta et Melilla constituent les seules frontières terrestres de l'Union européenne avec l'Afrique et sont régulièrement le théâtre de tentatives de passages en force de migrants.
