Voici dix ans, Michel Benoit, 63 ans, a pris congé d’une carrière dans la banque. Depuis, il vit de ses œuvres littéraires. Il faut dire qu’il écrit beaucoup.
Les Enquêtes du commissaire Merle totalisent dix-sept tomes. Enfin presque. Le 17e va paraître en septembre. Le Crime du canal se déroulera entre Decize et Nevers. Les amateurs du genre policier se souviennent que l’un des premiers tomes se déroulait dans l’Allier : L’Évadé de Moulins.
« Ma passion, c’est de créer. Je peins et je sculpte aussi. Avant même le premier confinement, j’avais peur d’écrire le livre de trop pour Merle. J’avais besoin de me renouveler. J’ai déjà pensé à créer un personnage féminin, mais je ne m’en sens pas capable. C’est tout le talent d’Agatha Christie, capable de créer Miss Marple comme Hercule Poirot », relate Michel Benoit, contacté par téléphone.
L’auteur résidant à Saint-Pierre-le-Moûtier a créé l’anti-Merle (le sage policier qui attend son mandat pour entrer chez un suspect et ne hausse jamais le ton). Il a créé Ethon Blimiec. Drôle de nom ? C’est l’anagramme de Michel Benoit.
Ethon Blimiec, détective privé, ancien flic du 36 quai des Orfèvres, dirige l’agence Mogador, à Paris, dans les années 70. Il ne s’embarrasse pas des convenances. Il fonce. « C’est moins dramatique que les enquêtes de Merle, il y a plus d’action et un humour acide », résume Michel Benoit.
Cette nouvelle saga est écrite à la première personne. L’introspection a son avantage : « Je peux me laisser aller dans la réflexion du personnage. Son dialogue intérieur permet aussi d’interpeller le lecteur. »
Le premier tome est paru en mars sous le titre : Sans fleurs et sans couronnes. Les parutions de trois autres tomes sont prévues en 2021 : en juin, Rue de la grande Muette, en septembre, Fiché à vie, et en décembre, Hécatombe aux catacombes.
La saga est éditée aux Éditions Lucien Souny, dans leur collection Plumes noires. « Je les ai contactées car elles correspondent bien au personnage. C’est une maison sérieuse, d’envergure nationale. Nous avons décidé ensemble d’une parution trimestrielle. Cette saga est conçue comme une série. D’ailleurs, avec un ami musicien, nous avons composé une musique qui fonctionne comme un générique et qui est visible sur Youtube », dévoile l’auteur.
Michel Benoit n’abandonne pas le commissaire Merle puisqu’un nouveau roman doit paraître en septembre, mais il prend de la distance. Merle avait grandi avec les éditions De Borée. « Quand il a été décidé de ne pas rééditer les livres, notre contrat est devenu caduc. Ils avaient des soucis financiers. C’était avant que De Borée ne soit racheté par le groupe Centre France (*). La dernière enquête de Merle, Crimes aux Buttes-Chaumont, a donc été publiée par les éditions Ajna de Scorto, qui vont rééditer la totalité des enquêtes d’ici huit mois. Mes nouveaux lecteurs ne pouvaient plus trouver les anciens romans que d’occasion. C’est un bonheur », conclut l’heureux auteur.
Michel Benoit sera en dédicace samedi 24 avril, à la librairie Le Moulin aux lettres, à Moulins, de 10 heures à 12 h 30 et de 14 h 30 à 17 heures.
Stéphanie Ména stephanie.mena@centrefrance.com
(*) Propriétaire du journal La Montagne entre autres.
Sans fleurs et sans couronnes de Michel Benoit. Editions Lucien Souny. 128 pages. 6,90 €.