À l’approche de la célébration des 90 ans de l’Aéroclub d’Ambert, ses membres s’interrogent sur la future gestion de l’aérodrome Paul-Gorce, charge que le club assurait depuis sa création : « Nous avons été informés que la communauté de communes, qui est devenue propriétaire de la plateforme, envisage la création d’une association d’usagers pour gérer l’aérodrome, explique le président de l’association, Jean-Pierre Fournioux. Or depuis 90 ans, l’aéroclub a toujours assuré cette fonction. »
Un risque de compliquer la gestion ?Les membres de l’aéroclub ne cachent pas leur inquiétude face à cette annonce. Selon eux, « une structure supplémentaire risque de compliquer les choses ». Ils sont néanmoins en attente de la présentation des statuts. « De 2014 à 2021, l’aéroclub a tout porté, sans autorité de tutelle », rappelle Jean-Pierre Fournioux.L’inquiétude est partagée par le vice-président, Paul Gioux : « Une page se tourne et nous sommes un peu affectés, souligne-t-il. Nous n’avons pas failli, nous avons tout fait pour que le terrain soit entretenu, et pas laissé à l’abandon. »
Avant, c’est la CCI qui était propriétaire du terrain, elle avait une convention d’utilisation avec l’État mais cette compétence nous était déléguée.
Réunir tous les usagers dans une associationDaniel Forestier, président d’Ambert Livradois Forez, la communauté de communes qui s’est portée acquéreur de l’aérodrome en 2019, explique ainsi ce choix pour sa gestion : « Nous avons décidé d’acheter l’aérodrome quand la Chambre de commerce et d’industrie a décidé de le vendre et alors qu’un privé se proposait lui aussi de l’acquérir. »
« Aujourd’hui, en tant que propriétaire, nous nous devons d’être exemplaires en matière de sécurité et garants du bon entretien de la plateforme car elle est ouverte à la circulation aérienne publique. L’aérodrome est ainsi subordonné aux contrôles de la Direction générale de l’aviation civile. »
De compléter : « Différentes entités cohabitent sur l’aérodrome : deux associations et une entreprise qui n’ont pas les mêmes intérêts. C’est pour quoi, il nous a semblé nécessaire de les rassembler dans une même association d’usagers qui devra entretenir la plateforme et répondre aux besoins de tous les usagers. Actuellement un avocat travaille à l’élaboration des statuts qui permettra d’établir ensuite la convention qui liera cette association d’usagers et la communauté de communes. »
Un nouvel ULM pour l'AéroclubEn attendant d’en savoir un peu plus sur la gestion future de l’aérodrome, les membres de l’Aéroclub travaillent toujours à son évolution.
« Avec la crise sanitaire, l’activité a chuté. Nous avons décidé de faire évoluer notre flotte vers quelque chose de plus contemporain. Nous avons vendu un ULM et un avion, nous allons acheter un ULM de bon niveau, qui convienne aux pilotes d’avion et d’ULM, et qui permette de proposer un prix attractif de l’heure de vol. »
Un souhait de l’équipe pour que les jeunes du territoire, titulaires du BIA ou pas, puissent avoir accès à « cet appareil moderne et abordable. » « Nous conserverons notre avion quatre places, notre « berline du ciel », pour les vols découverte », assure Paul Gioux.
Geneviève Thivat, avec notre correspondante locale Laurence Tournebize