Xavier Macaire et Morgan Lagravière ont remporté la seconde étape ce jeudi à 18h48 après 4 jours 1 heure et 36 minutes de mer. Ils réalisent un beau doublé près leur victoire sur la première étape. Le binôme expérimenté s’est révélé très complice et complémentaire remporte du même coup le classement général de l’épreuve.
Pour ce parcours long de 775 milles dont le coup d’envoi a été donné dimanche 11 avril à 17h12, les skippers du Figaro Groupe SNEF ont fait face à une météo tonique et un froid polaire. Pourtant il a fallu passer de longues heures sur le pont aux réglages et à la conduite du bateau pour faire la différence. Toujours placés, Xavier Macaire et Morgan Lagravière se sont emparés de la tête de flotte dans la nuit de mercredi à jeudi peu avant le passage de BXA à l’entrée de la Gironde ; tête de flotte qu’ils n’ont plus quitté jusqu’à l’arrivée à Saint Gilles Croix de Vie, malgré la pression incessante de leurs poursuivants.
Xavier, comment était cette seconde étape de la Sardinha Cup ?
« La première caractéristique de cette étape c’est qu’elle était glaciale ! On a eu très froid tout du long, le jour, la nuit, le matin, le soir… Malgré nos équipements on n’arrivait pas à dormir la nuit tellement il faisait froid. La deuxième caractéristique c’est sa longueur : un long parcours avec de très grands bords. Par exemple pour rejoindre BXA après la Chaussée de Sein le waypoint nous affiche 214 milles au près ! L’enfer.
Mais c’était une super étape très complète et intéressante. Et ce finish avec Bretagne CMB Océane… Ils nous ont donné beaucoup de fil à retordre ! C’est comme sur la première étape : ça ne s’est pas fini tranquillement, il a fallu aller la chercher le mors aux dents sans rien lâcher jusqu’au bout. »
L’association Macaire-Lagravière a bien fonctionné sur cette Sardinha Cup ! Quel était votre secret ? Comment avez-vous fait la différence ?
« Les qualités de chacun sont complémentaires et je pense qu’on a bien réussi à les amalgamer. Morgan est un top de la barre, du réglage et il a une capacité de concentration phénoménale ; de mon côté j’aime affiner les trajectoires, mener mon bateau, le garder toujours prêt à manœuvrer. On était bien dans cette complémentarité où chacun avait son rôle. Cela ne veut pas dire qu’on ne les a pas inversés de temps en temps, au contraire, mais c’était un rôle naturel. Et toutes nos discussions stratégiques étaient faciles et fluides, c’était vraiment super.
Je dirais que nos qualités respectives, notre complémentarité, notre bonne entente mais aussi le mal qu’on s’est donné nous ont permis de faire de si beaux résultats. A chaque instant on a tout donné. »
Deuxième de la grande course de la Solo Maître Coq, vainqueur des deux manches de la Sardinha… La saison démarre bien !
« C’est clair ! On gagne les deux étapes et le général, ça fait vraiment extrêmement plaisir. Et puis tu as le sentiment du travail bien fait quand tu vois la ligne d’arrivée et que tout s’est bien déroulé. Je vais être sur mon petit nuage pendant plusieurs jours, comme lorsque je réussis bien une Solitaire du Figaro ou que je gagne une étape. C’est une véritable satisfaction personnelle quand tu es récompensé de ton travail et du mal que tu te donnes pendant les manches. »
Les deux skippers de Team SNEF devancent de 2 minutes Bretagne CMB Océane (Elodie Bonafous/Corentin Horeau) et de 12 minutes Gardons la Vue-Fondation Stargardt (Martin Le Pape/Yann Eliès), qui terminent dans le même ordre au classement général final.
« Ils étaient injouables. » Au moment de revenir sur la deuxième étape de la Sardinha Cup, Tanguy Le Turquais, quatrième de cette Saint Hilaire-Sardinha Cup et au classement final (avec Corentin Douguet sur Quéguiner-Innoveo), résumait bien l’impression générale laissée sur les deux étapes par le duo Xavier Macaire/Morgan Lagravière. Impressionnants de vitesse sur les 300 milles du Trophée Naomis, les deux skippers de Team SNEF ont encore fait parler leur science du Figaro Beneteau 3, de la vitesse et du placement, pour s’offrir le doublé sur le second parcours de 775 milles, bouclé en tête après un peu plus de 4 jours de mer.
« Xavier et Morgan ont été impériaux, ils vont vite, ils sont pertinents dans leurs choix, ils ont le bateau bien en main », ajoutait Martin Le Pape, troisième sur Gardons la Vue-Fondation Stargardt (de l’étape et au général), tandis qu’Alexis Loison, septième de l’étape et sixième au général ajoutait : « Ils ont été assez intraitables, ils ont pris l’option du large au début, comme nous, et ils ont réussi à revenir place après place. »
Effectivement, passés en troisième position aux Scilly derrière les deux duos ayant animé le début de course, Tanguy Le Turquais/Corentin Douguet et Pep Costa/Will Harris (Cybèle Vacances/Team Play to B), Xavier Macaire et Morgan Lagravière ont grappillé mille après mille dans le très long bord vers la bouée BXA, à l’embouchure de la Gironde. Juste avant la marque, ils ont pris les commandes pour ne plus les lâcher, résistant jusqu’au bout à la grosse pression mise derrière eux par Elodie Bonafous et Corentin Horeau (Bretagne CMB Océane).
Derrière, Elodie Bonafous et Corentin Horeau font de très beaux deuxièmes, la première (24 ans) disputant seulement sa deuxième saison sur le circuit, tandis que le second y revenait après plusieurs années d’absence. « Ce sont peut-être eux qui m’ont le plus impressionné, ils étaient avec nous aux Scilly, et à, partir de là, ils ont vraiment haussé leur rythme, je les ai vus doubler les bateaux un par un », a poursuivi Alexis Loison.
« Cette deuxième place fait trop plaisir, on a été au taquet tout l’après-midi, je suis trop contente de concrétiser tous les efforts et le travail fournis depuis un an, mais aussi de mon binôme avec Corentin, j’ai misé sur le bon cheval », s’est réjouie la skipper de Bretagne CMB Océane, heureuse de finir juste devant le tandem Martin Le Pape-Yann Eliès.
Le visage marqué et blanchi par le sel des deux skippers de Gardons la Vue-Fondation Stargardt en disait d’ailleurs long sur la difficulté de cette étape de 775 milles qui aura été stratégique dans sa première partie, physiquement éprouvante dans la seconde. « Il y a des moments où on trouvait que ça faisait vraiment mal, mais on se disait que c’était pareil pour tout le monde, donc on a cravaché et on s’est accrochés à notre troisième place, on a bien fait », a commenté Martin Le Pape, tandis que Yann Eliès ajoutait : « S’il y a un mot à retenir, c’est que c’était dur. On a eu froid, c’était difficile de se reposer et de s’alimenter, on a vraiment tapé dedans. » Et gagné le droit de passer une bonne nuit au chaud…