La fête de la Saint-Clair n'aura pas lieu, à Tulle (Corrèze), pour la deuxième année de suite
C'est par un communiqué de presse que la ville de Tulle a annoncé, ce lundi matin, que la fête de la Saint-Clair, qui devait se tenir en mai en centre-ville, est annulée pour la deuxième année consécutive.
Une décision préfectorale prise au regard de la crise sanitaire actuelle et des contraintes liées aux rassemblements de personnes sur l’espace public. Chaque année, ce sont plus d'une centaine d'attractions qui s'installent sur les places de la ville et sur le quai Baluze.
« Très peu de forains ont des aides »Pour les forains, c'est une nouvelle douche froide qui s'abat sur eux. « C'est de l'amertume, indique Eugène Bébé Coignoux, forain et ancien président du CID Europe (le syndicat professionnel de forains, NDLR). C'est la catastrophe, de plus en plus de fêtes sont annulées dans les grandes villes. Et maintenant, c'est la Saint-Clair. »
« Pourtant, nous faisons un métier de plein air avec des protocoles sanitaires qui ont été validés par le Gouvernement et cela ne suffit pas », regrette-t-il, tout en mentionnant deux parcs enfantins qui restent ouverts dans le sud de la France.
« Nous ne comprenons pas. Les forains sont mis de côté, personne ne se préoccupe de nous. Très peu ont reçu d'aides. En France, deux forains se sont déjà suicidés. »
« L'organiser était faisable »Après l'annulation de la Saint-Clair, son inquiétude pour l'avenir est grande : « Le danger est que les gens s'habituent à ce qu'elle n'ait pas lieu. Pourtant, les gens ont besoin de fête, d'artifices. Mais on leur dit "regardez, vous pouvez vous en passer"... »
Pour Bébé Coignoux, la Saint-Clair aurait pu se tenir : « On a un protocole sanitaire strict, on peut aussi mettre des jauges. À Tulle, on pouvait mettre des barrières autour des places pour compter les gens. C'est compliqué à faire, mais c'est faisable... »
Estelle Bardelot