Le point de deal, dans le quartier de la Pradelle, fonctionnait comme un véritable « drive ». Les clients s’y arrêtaient sans descendre de leurs véhicules. Un dealer leur remettait la quantité de drogue souhaitée contre de l’argent. Puis les voitures repartaient.
De la drogue dans une boîte aux lettresLe 19 février dernier, jour où les policiers ont mis en place une surveillance, deux jeunes faisaient fonctionner ce commerce à ciel ouvert. L’un effectuait les transactions, l’autre faisait le guet. Tous deux ont été interpellés en fin d’après-midi.
Dans une boîte aux lettres que l’un des dealers avait ouvert, les policiers ont trouvé 60 g de cocaïne, 60 g de cannabis, des cachets d’ecstasy, ainsi que 2.680 euros en espèces.
Le tribunal, où le duo est jugé en comparution immédiate, n’en saura pas plus sur cette activité. Dans le box, l’un des prévenus, 18 ans, choisit de se taire. Le second, 24 ans, affirme de ne pas pouvoir parler en raison des risques de représailles. Pour Me Jean-François Canis, avocat du premier, il y a « une erreur de diagnostic » à leur encontre.
Ce sont des “charbonneurs”, des gamins qu’on utilise pour se mettre en danger et effectuer les transactions. Il vaudrait mieux s’intéresser aux donneurs d’ordre.
Me Naïma Hizzir, pour le second, a la même analyse. « Vous avez à juger une petite main. Pourquoi est-il dans le box alors que ceux qui bénéficient du trafic sont libres ? » Son client est condamné à six mois de prison avec la révocation d’un sursis avec mise à l’épreuve de trois mois. Son complice à douze mois, dont huit assortis d’un sursis probatoire de deux ans. Ils restent détenus.
Olivier Choruszko