Noémie Naël et Gwenaël Ollivier ont quitté Paris pour Doyet. Le couple de musiciens a installé un studio d'enregistrement maison dans le moulin qu'il a investi. Les deux débordent de projets : disques, concerts, tout en prenant le temps.
Elle, est comédienne, qui pousse la chansonnette de façon sérieuse depuis 2015. Lui, est musicien, pianiste jonglant les cachets dans « six ou sept groupes ». Ensemble, ils forment un duo piano/voix. C’est récent. Le nom n’est pas arrêté. Ce sera tout simplement Noémie Naël, 30 ans, et Gwenaël Ollivier, 40 ans. Le couple cherche aussi quelque chose intégrant le « naël » qu’il a en commun.Photo Florian SalesseLà n’est pas l’essentiel. L’urgence est d’enregistrer un disque une fois que les deux seront installés, « dans le mois qui arrive », projette Noémie. Les deux artistes ont quitté tout récemment Paris pour Doyet, investissant un ancien moulin lové dans le cours de l’Œil :
J’ai grandi en région parisienne. Cela fait vingt ans que j’habitais à Paris. L’envie de vivre à la campagne est montée en pression. Cela fait quatre ans que je regarde sur Le Bon Coin
Le confinement a accéléré le processus. Lieu trouvé en septembre 2020. Signature le 12 décembre. Déménagement le 30 mars.
Des concerts dans le moulinEntre-temps, le couple a dû défricher le terrain et rétablir l’accès à la rivière. L’endroit pourra accueillir des concerts. Une fois que Noémie et Gwenaël seront posés, qu’ils auront noué des relations avec le milieu culturel bourbonnais. Et surtout une fois que les règles sanitaires seront assouplies.
Le couple imagine des représentations devant une cinquantaine de personnes. Et même des événements rassemblant jusqu’à deux cents personnes. Le pré voisin est assez grand.
Un studio d'enregistrementÀ terme également, le moulin accueillera un studio d’enregistrement. Pour l’heure, celui-ci est installé dans une des deux bâtisses d’habitation. C’est là que l’album sera réalisé. Il comprendra des reprises des années 30, 40, 50.Photo Florian Salesse« J’aime le côté festif du jazz de cette époque-là. Ça transpire la joie, indique Gwenaël. C’est très riche, sophistiqué, même si ça ne s’entend pas à l’oreille. » Noémie a un faible pour la chanson française, les musiques du monde, et leurs textes. Ses idoles sont Fréhel et Colette Renard :
Elles racontent des histoires qu’on ne retrouve pas dans notre monde moderne.
Le disque sera terminé dans trois mois environ. « Il pourra être vendu à la fin des concerts », dit Gwenaël. « C’est aussi une manière de se faire connaître », poursuit Noémie, auprès des professionnels qui gèrent les salles de spectacle.
Le piano dans la rueEn attendant, le couple peut jouer dans la rue. Ça ne lui fait pas peur. « J’ai l’habitude. Dès qu’on a un moment, on ira poser le camion dans un marché », promet Gwenaël. Amener le piano sur les pavés et alpaguer le passant est un peu une seconde nature pour lui.
Le pianiste s’est mis à la clarinette aussi. Noémie s’attaque à l’accordéon : ça a l’air compliqué. « Dans dix ans, on pourra faire un super duo », rit-elle.Le couple n’est pas pressé. « L’idée avec ce projet, c’était de retrouver le temps de composer, d’enregistrer, de travailler sa musique, son instrument », reprend Gwenaël. Le temps, ce bien précieux.
Seher Turkmenseher.turkmen@centrefrance.com
