Faute de lieux pour faire la fête, les locations d'appartement pour une nuit apparaissent comme une alternative pour les noctambules. À Brive, des propriétaires en ont fait les frais ce samedi 13 mars. Le couple a retrouvé son bien dans un piteux état.
Des sacs de fast-food sur toutes les tables, des chips par terre, des mégots de cigarettes dans des verres, des cannettes dans les deux chambres et dans la salle-de-bain. Dimanche matin, c’est ainsi que les propriétaires ont découvert leur appartement à Brive, loué pour une nuit sur le site Airbnb pour 142 euros. Voilà pour la partie ménage.
Des réparations en perspective« Puis, il y a les marques de brûlures sur le plan de travail, sur le tapis et le plancher, la trace de gras laissée par une barquette de frites abandonnée sur le coussin du canapé, une barre du lit cassée », indique Annabelle Rose, la propriétaire qui ne décolère pas.
Bien entendu, les deux locataires d’une nuit étaient aux abonnés absents au moment de l'état des lieux. La fête clandestine était terminée. Pas besoin de s’éterniser. « Ils sont partis avec les autres personnes qui ont passé la nuit ici », constate Denis Gimonet, co-propriétaire qui a dû prendre sa journée de lundi pour remettre, ce qui pouvait l’être, en état.
Onze identités relevées par la policeSamedi soir, la police est venue sur place, à cause du bruit occasionné, aux alentours de 21 h 30 et a procédé à l’évacuation de l’appartement, " Les identités de onze personnes ont été relevées. Il n'y a pas eu de verbalisation pour le moment, car il n'y pas eu de non-respect du couvre-feu dans la mesure où les personnes étaient dans l'appartement à notre venue", explique-t-on du côté de la police, qui est intervenue sur une autre soirée similaire dans le week-end. Mais une fois la police partie, les invités sont revenus pour faire la fête. Avec les dégâts que l'on sait.
Un sujet sérieux pour AirbnbChez Airbnb, cette nouvelle tendance des soirées "clandestines" est prise au sérieux, au point que des mesures ont été prises pour protéger un peu plus les propriétaires. Au mois de novembre, pas moins de 900 annonces de fêtes ont été supprimées en France, et 30.500 réservations ont été bloquées. Pour les personnes de moins de 25 ans, il est devenu très difficile de louer une nuit dans un appartement proche de son lieu de son domicile.
Ces profils sont jugés « suspects » par la plateforme, qui assure également une garantie auprès de sa clientèle. Une garantie "Hôtes" a également été mise en place. "Concernant l'affaire briviste de ce week-end, les comptes des voyageurs ont été suspendus et l'hôte pourra bénéficier de notre garantie. Si les hôtes ont un doute sur ces fêtes, ils ont maintenant la possibilité d'annuler sans pénalité", précise-t-on du côté de la plateforme.
10.000 euros de dégâts en un anPour les propriétaires de l'appartement du boulevard Ferry à Brive, la note reste salée. « C’est la huitième fois en un an que l’on subit ce type de mésaventures et la deuxième fois cette semaine. Cela engendre des annulations de dernière minute, des réparations. Nous en sommes à une perte de 10.000 euros », regrette Denis Gimonet.
Cette fois-ci, malgré "la lourdeur administrative et le coût" que représente un dépôt de plainte, le couple entend porter l’affaire en justice.
Pierre Vignaud