lls ont promis que rien n’allait changer. Pas Franck Azéma en tout cas, dans sa façon de manager, son implication au quotidien et les messages que tout coach doit livrer à ses joueurs avant, pendant et après les matchs. Du côté des joueurs, partagés sans doute entre la stupéfaction et la circonspection, la réaction sera intéressante à évaluer.
Morgan Parra, redevenu chef de la meute, à défaut d’en être aujourd’hui le capitaine galonné, a assuré son soutien et son respect à son coach, il a également pris ses responsabilités quand il a annoncé, « ce n’est pas l’entraîneur qui joue et ce sont les joueurs sur le terrain qui décident de ce qu’ils veulent faire ».Les premiers éléments de réponse seront apportés à Armandie cet après-midi.
Wesley Fofana fera partie du groupe clermontois pour ce déplacement à Agen.
1. Un contexte inéditLes joueurs s’interrogent, rien d’illégitime quand il s’agit de leur avenir. Qui sera leur patron sportif la saison prochaine ? On se doute que les dirigeants vont se donner le temps de la réflexion, de l’exploration aussi, mais ils ont tout intérêt à faire vite pour réduire la période de flottement que sera certainement ce temps de l’incertitude.
Dans ce contexte particulier, même si le staff en place va continuer à faire le job, le groupe aura intérêt à se resserrer encore plus. C’est le moment sans doute, alors que cet effectif a souvent été dépeint en manque de leadership, de voir des joueurs prendre encore plus de responsabilités, de montrer la voie sur le terrain, en termes d’engagement et d’agressivité qui sont la base de ce sport.
2. Ne pas être les premiers…Au moment d’aller défier une équipe qui n’a pas gagné le moindre match cette saison, les Clermontois se sont répétés cette semaine le message récurrent en pareille circonstance : « respecter cette équipe d’Agen ».
Pour Morgan Parra, « il faut aller chercher des points là-bas, c’est une évidence mais ce sera quand même compliqué. Parce qu’Agen n’a plus rien à gagner dans ce championnat et qu’elle ne va rien lâcher ».
« Il ne faudrait pas que l’on soit les premiers à perdre à Agen. »
Le demi de mêlée clermontois étaye son propos en faisant part d’une expérience ancienne. « J’ai connu cette situation à Bourgoin. Quand on recevait des gros, on se resserrait encore plus. L’objectif était d’en accrocher un ou deux dans la saison ». Et Parra de mettre en garde… « il ne faudrait pas que l’on soit les premiers à perdre à Agen ».
L'ASM à Agen sans Jedrasiak, ni Cancoriet, ni Fischer
3. Le piège, quel piège ?Franck Azéma, qui va donc conduire l’ASM pour la première fois dans la peau d’un « futur ex » entraîneur du club, balaie totalement la notion de danger. « On n’est pas à se dire qu’est-ce qui peut nous arriver ? Pourquoi parler de piège ? On est focalisé sur ce que l’on peut faire, sur l’intensité que l’on va mettre, sur les curseurs que l’on doit monter dans tous les secteurs. Et puis, se dire, est-ce que l’on est content de jouer au rugby ? »
En période trouble de Covid, le manager de Clermont a souvent répété la chance qu’ils avaient de pouvoir continuer à jouer. Ce privilège, ses joueurs devront le traduire aujourd’hui, à Agen, en joie de jouer, en rigueur technique et tactique aussi. En étant professionnels quoi.
Car au bout de cette présentation, il est bon de rappeler que l’ASM a 5 points à aller chercher à Agen, histoire de conforter sa place dans le top 6… de mettre le LOU (actuel 7e et premier non-qualifié) à 12 points.
Christophe Buron