Trois jours et demi de réunion, « d’avalanche de données » et de présentation trop générale pour éclairer à défaut de rassurer les salariés.
C’est ce qui ressort du comité social et économique central de Michelin France, réuni depuis mardi jusqu’à hier midi, à Clermont-Ferrand, premier rendez-vous en vue d’un accord de méthode, préalable à l’accord-cadre portant sur le projet de suppression de 2.300 postes d’ici trois ans dans l’Hexagone, sans départs contraints.
La direction avait présenté ce projet, dit de « simplification et renforcement de compétitivité », le 6 janvier, soulignant sa volonté de le mener en « co-construction » avec les syndicats.
Absence de « données concrètes et chiffrées »La CGT a d’ores et déjà rejeté le principe de la co-construction. Les autres organisations syndicales de l’entreprise (CFE-CGC, CFDT, FO et SUD) ont signé une déclaration commune dans laquelle elles expriment leur opposition au projet, soulignent l’inquiétude qu’il suscite et déplorent l’absence de « données concrètes et chiffrées » qui pourraient permettre de répondre aux interrogations des salariés. Notamment sur le volet industriel, site par site.
« Macro-leviers »La direction a présenté les « macro-leviers » sur lesquels elle entend jouer, mais pas leur déclinaison pour la France. Les syndicats ont demandé une expertise à l’issue de laquelle ils espèrent pouvoir à nouveau se positionner. En attendant, les organisations réunies en intersyndicale rappellent les engagements clairs demandés à la direction : que la construction implique « vraiment des groupes représentant le corps social des sites », que le projet « exclue toute fermeture de site et d’activité » et que la négociation soit « ambitieuse pour les salariés restant ».
Patrice Campo patrice.campo@centrefrance.com