«Ce que nous avons maintenant est l'équivalent numérique de la foule médiévale errant dans les rues à la recherche de quelqu'un à brûler» : dans une interview accordée à Radio Times magazine, l'acteur britannique Rowan Atkinson, interprète du célèbre personnage «Mr Bean», a critiqué sans mâcher ses mots le phénomène de cancel culture, qui a gagné en popularité ces dernières années.
«Le problème que l'on a sur internet, c'est qu'un algorithme décide de ce que l'on veut voir, ce qui finit par créer une vision simpliste, binaire de la société. Cela devient vous êtes avec nous ou vous êtes contre nous. Et si vous êtes contre nous, vous méritez d'être effacés [canceled]», a encore dénoncé l'acteur, qui souligne l'importance d'être «confronté à un large éventail d'opinions».
La culture de l’effacement ou cancel culture, est un phénomène qui connaît son heure de gloire avec le développement des réseaux sociaux ces dernières années. Ce concept vise à écarter ou bannir une personne ou une entité pour des idées que l'on ne partage pas. Titres de livres rectifiés, classiques de la littérature censurés, statues déboulonnées, l'année 2020 aura été un grand cru millésimé pour les adeptes de l'ostracisation organisée.
Fortement médiatisé par un reportage au sein de l'université américaine d'Evergreen (Etat de Washington), le concept touche désormais des personnalités qui aurait pu s'en croire à l'abri, à l'image de l'écrivain de Harry Potter, J. K. Rowling, qui avait eu le malheur de déclarer, en juin 2020, que «seules les femmes avaient des menstruations».