Ainsi que l'a relevé l'agence de presse turque Anadolu le 20 novembre, l'ambassade d'Azerbaïdjan en France a publié sur les réseaux sociaux, le jour même, un communiqué indiquant qu'elle avait «saisi les autorités judiciaires françaises en vue d'une enquête sur les crimes de guerre commis par des citoyens français [...] se revendiquant du nationalisme arménien sur le territoire de la région du Haut-Karabagh de la République d'Azerbaïdjan».
Ainsi les autorités azerbaidjanaises estiment que «plusieurs dizaines de ces mercenaires français d'origine arménienne et non-arménienne ou affiliés à l'extrême droite se sont rendus à Erevan avant d'être acheminés sur les territoires occupés de la République d'Azerbaïdjan par les forces armées arméniennes». Le communiqué précise en outre que l'Ambassade a saisi le Procureur de la République française ainsi que le Procureur national anti-terroriste dans le but d'ouvrir une enquête et de «mettre fin aux agissements de ces criminels terroristes qui menacent grandement la sécurité internationale et régionale».
Communiqué de l'Ambassade de la République d'Azerbaïdjan en République française
— Ambassade d’Azerbaïdjan en France (@AzAmbassadeFr) November 20, 2020
⬇️⬇️⬇️ pic.twitter.com/yD4kBjNePi
En déplacement à Erevan le 21 novembre avec le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou, le Président azerbaïdjanais Ilham Aliyev avait pour sa part déclaré détenir des preuves confirmant l'utilisation par l'Arménie de «mercenaires» étrangers, dont des Français. «Certains de ces citoyens sont d'origine arménienne, d'autres sont inconnus. Mais cela ne change pas l’essentiel du problème, car l'utilisation de mercenaires étrangers par l'Arménie est bien sûr inacceptable», a ajouté le chef d'Etat azerbaïdjanais dans des propos rapportés par l'agence russe RIA Novosti.
De telles affirmations contrastent avec la version avancée quelques semaines plus tôt par la partie arménienne. Dans un article publié le 26 octobre à ce sujet, Le Monde citait ainsi le Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF), selon lequel «il n’y a[vait alors] pas eu de mouvement, genre brigades internationales, au sein de la communauté pour aller se battre au Haut-Karabakh», tout en évoquant «un soutien humanitaire massif». Selon le journal, la diplomatie arménienne n’aurait donc pas encouragé l’afflux de combattants étrangers ou d’origine arménienne vers la zone de conflit. «Le ministère de la Défense arménien a même dissuadé les arrivées de personnes n’ayant aucune formation militaire, ce qui est le cas de l’essentiel des Arméniens de France», expliquait encore le CCAF, cité par Le Monde.