Au chômage technique, ce dernier week-end encore pour cause de Covid-19 au LOU, l’ASM Clermont présente un bilan contrasté après sept matchs disputés soit le quart de la phase régulière du Top 14, perturbée par la crise sanitaire.
1. Des comptes corrects mais…Clermont présente un bon bilan comptable en ce début de saison. L’ASM a cependant souvent fait un peu mieux depuis dix ans. Mais rarement beaucoup moins bien.
Elle affiche en effet le sixième total des dix saisons précédentes. Elle avait fait mieux en 2015/16, 2014/15 et 2012/13 avec 27 pts et en 2018/19 et 2011/12 avec 25 pts. En 2016/17, elle en était au même point. Clermont avait enregistré son plus mauvais temps de passage en 2010/11 (15 pts).
Une attaque prolifique, une défense assez perméableAvec 227 points marqués, il s’agit du troisième meilleur total de ces dix dernières saisons. En revanche avec 159 points encaissés, il s’agit du troisième plus mauvais bilan (178 pts la saison dernière et 183 pts en 2017/18).
Samuel Ezeala (ASM) voit enfin la lumière au bout du tunnel
Ce bilan est cependant à tempérer par le fait que l’ASM a joué quatre fois à domicile et trois fois seulement en déplacement. Hormis le Stade Toulousain, ses victoires ont été obtenues contre des clubs de “standing” a priori inférieur (Agen, Pau, Brive et le Stade Français dans une moindre mesure).
2. Des points laissés en routeDepuis le début de la saison, Clermont a abandonné notamment face à des équipes du bas de tableau quelques points à sa portée qui pourraient peser dans le sprint final. Surtout si le championnat ne peut pas aller à son terme et que le classement soit établi à la moyenne des points pris par rencontre disputée comme cela est évoqué en coulisse.
Les deux points perdus à Bayonne pèseront lourdsOn pense d’abord aux deux points laissés à Bayonne avec cette défaite avec bonus défensif (21-19) alors qu’il menait encore de douze points à dix minutes de la fin (19-7, 70e). Cette défaite qui n’est plus qu’un mauvais et lointain souvenir restera cependant un boulet sur le plan strictement comptable.Fritz Lee et l'ASM ont pris le bonus offensif à Brive et contre Pau. En revanche, Clermont n'a pas su marquer les 5 points contre le dernier, Agen et a lâché un bon résultat à Bayonne... Photo Franck Boileau
On pense aussi à cette absence de bonus offensif au Michelin face à la lanterne rouge Agen. Sans parler du bonus défensif qui était pourtant à sa portée à La Rochelle, dimanche dernier, au regard de la physionomie de la rencontre. Les deux bonus offensifs arrachés dans le temps additionnel contre Pau et à Brive viennent (un peu) compenser ces points.
3. Des recrues qui s’imposentL’effectif et le groupe pro ont été très sensiblement chamboulés durant l’intersaison. Globalement, les recrues sont pour l’instant à la hauteur de ce qu’attendait le staff.
Parmi les belles satisfactions figurent les deux jeunes piliers Ravai (ex-Bordeaux) et Ojovan (ex-Aurillac) malheureusement blessé pour de longues semaines. Ils se sont tellement bien intégrés qu’ils ont mis à mal la hiérarchie. Respectivement Falgoux et Slimani qui faisaient figure de titulaires à gauche et à droite en tête de mêlée ont vu leur statut fragilisé par la qualité des productions des deux nouveaux venus.
Bézy s'est vite imposé, Matsushima pas encoreSébastien Bézy et Kotaro Matsushima étaient présentés comme les recrues vedettes. Le premier s’est imposé rapidement en profitant aussi de l’indisponibilité de Parra pour enchaîner les matchs mais aussi les essais (cinq à son actif déjà). Le Japonais a été gêné par ses adducteurs en début de saison. De fait, il n’est pas encore au niveau espéré mais il semble monter en puissance.Arrivé de Toulouse, Sébastien Bézy s'est vite imposé en l'absence de Morgan Parra. Photo Remi Dugne
L’autre bonne pioche est venue plus tardivement en la personne du capitaine de l’équipe de France à 7, Jean-Pascal Barraque. Lui aussi a profité des absences à ce poste pour s’installer.
4. Une infirmerie bien (trop) remplieC’est le point noir de ce début de saison. L’ASM n’est pas épargnée par les blessures sérieuses depuis la reprise. En début de saison, c’était surtout les lignes arrières qui ont été touchées.
Ainsi, Mc Intyre (poignet) - qui est retourné en Ausralie depuis - Fofana (cheville), Penaud (cheville), Moala (cervicales) sont depuis de longues semaines à l’infirmerie. Raka a longtemps été indisponible aussi (cuisse puis suspension) alors qu’Ezeala n’est pas encore opérationnel.
Des blessures qui s'accumulent dans le packCes dernières semaines, c’est le pack qui a été affaibli. Behéregaray (ligament croisé d’un genou), Ojovan (scaphoïde), Iturria (épaule) sont passés sur la table d’opération et vont être absents pendant plusieurs mois. Cela va contraindre le staff à partir à la recherche de jokers médicaux qui auront forcément besoin de temps pour se fondre dans le collectif.Cristian Ojovan s'était bien adapté à l'ASM, mais l'ancien Aurillacois s'est blessé au poignet droit à Brive et restera éloigné des terrains pendant de longues semaines. Photo Franck Boileau
À ces absences pour blessures, il faut ajouter celles de Lapandry (raisons familiales, Covid puis commotion) et Parra (Covid).
Inversement, au chapitre des bonnes nouvelles, Yato, opéré fin juin du genou et son joker médical Veredamu (genou) sont maintenant proches d’un retour à la compétition.
Didier Cros