La nuit a été plus calme pour les skippers du Vendée Globe qui font route vers le sud menée par Jean Le Cam ce matin. Jérémie Beyou fait route vers les Sables. Sébastien Destremau semble en difficulté et doit gérer plusieurs problèmes survenus pendant le passage du front.
Thomas Ruyant (LinkedOut) a pu profiter de son décalage plus ouest pour profiter d’un vent soutenu tribord amure au passage d’une petite dépression qui a contraint Charlie Dalin (Apivia), Alex Thomson (HUGO BOSS) et Kevin Escoffier (PRB) a viré. Ils évoluent à une vingtaine de nœuds contre une dizaine de nœuds pour le reste de la flotte.
Charlie Dalin : Il y a plus de vents prévus. Une fois Théta passée on pourra profiter de nos bateaux à foils.
« On est quatre au même endroit avec un peu plus de vent que prévu et ça avance vite », témoigne Charlie Dalin, joint ce matin. Le skipper d’Apivia explique le programme du jour : « là, on va contourner une petite dépression qui s’est formée sur le front. On va la contourner par le Nord alors qu’on se rapproche des Açores. Ça va être pleine balle, à 25 nœuds de vent. » Derrière, le reste de la flotte, dont Samantha Davies (Initiatives-Cœur), Sébastien Simon (ARKÉA PAPREC), Damien Seguin (Groupe APICIL) à 30 milles, vont passer cette petite dépression dans l’après-midi avant de continuer la descente avec un vent plein Sud de 15 à 20 nœuds.
Jérémie Beyou se rapproche du cap Finisterre et avance à 10 nds. Il devrait être aux Sables vendredi soir. « Ça m’a mis un coup dans le ventre, explique Charlie Dalin. Je suis bien placé pour savoir l’engagement que ces projets demandent au skipper, à une équipe, aux sponsors… Ce sont des années de travail, de réflexion. Ce qui lui arrive, on ne peut le souhaiter à personne. »
Il devrait s’exprimer en milieu de journée. Gageons qu’il ne déclare pas son abandon.
Sébastien Destremau
Sébastien Destremau a subi une avalanche de catastrophes après le passage du front mardi. Il a endommagé sa casquette mais surtout perdu son électronique. ” On avait pourtant navigué très prudemment en prenant le troisième ris dans la nuit…. mais en renvoyant la grand voile après le passage du front … patatras !!Le Lazy jack qui casse et la bôme s’écroule sur notre belle casquette en carton provocant quelques dégâts sur sa partie avant …Ensuite je découvre une inondation générale à l’avant. Mise en route de la grosse pompe pendant un certain temps certain!!! J’ai trouvé d’où cela venait. Un joint à l’étai de J3 qui est parti. Faut aller boucher l’armure avec du sika sinon ça pisse à torrent à l’intérieur.Le lazy cassé, c’est très ennuyeux car il va me falloir monter au mât dès que les conditions de mer le permettront. En attendant la grand voile est bloquée au 1er ris et je ne peux pas envoyer de gennaker tellement c’est tout emmêler là haut. Va falloir monter !!!Et pour couronner le tout, une panne d’électronique …!!! Plus d’indicateur de vent et de speedo sur le bus 1 … et le bus 2 est en coupe circuit. A part l’électronique qui est un problème très important, le reste ne sont que des emmerdes de routine)))
MAJ 11h : après une trajectoire assez bizarre, Sébastien Destremau est reparti dans le bon sens. Il a sans doute pris du temps pour réparer tous ses problèmes à bord.
Ils ne jouent pas la victoire mais rêvent d’aller au bout d’un rêve fou : boucler un tour du monde à bord d’un IMOCA. Et depuis le départ, Stéphane Le Diraison et Manu Cousin, respectivement 18e et 19e, ne boudent pas leur plaisir. Contactés ce matin, leur enthousiasme est communicatif. « Progressivement, je commence à réaliser qu’on est bien parti, explique Le Diraison. J’ai enfin pu profiter d’une nuit calme ». Et la passion de la course est intacte : « c’est intéressant d’être au contact, il y a pas mal de coup à jouer ». Manu Cousin ne dit pas autre chose : « il a fallu se mettre dans le bain, trouver ses marques mais je suis très content d’être là ». Ce qui l’a marqué ? L’intensité de la course. « Ça ressemble plus à une course de 15 jours qu’à un tour du monde. On réalise qu’on est parti pour 3 mois quand on voit tout ce qu’on déplace à chaque virement de bord ! »
Fabrice Amedeo, lente remontée. Le skipper de Newrest – Art & Fenêtres, qui était reparti de Port-Olona mercredi soir, contine sa lente remontée. Fabrice Amedeo, qui approche du Nord des côtes espagnoles, naviguait avec 4 à 8 nœuds cette nuit. D’ici quelques heures, il pourra virer de bord vers l’Ouest.