Ce mardi, fin d’après-midi. En quelques secondes, une trentaine de policiers investit un petit ensemble d’immeubles, allée de l’Esplanade, quartier qui jouxte la rue de l’Oradou. Les fonctionnaires déboulent et contrôlent tous les jeunes présents sur la place. « Bonjour vous avez vos papiers d’identité sur vous ? »Plusieurs jeunes ne sont pas du quartier, ils n’ont donc rien à faire là en période de confinement et, de surcroît, ils n’ont pas d’attestation de déplacement. Le trio n’a pas l’air de s’en soucier. Ils ont droit à un avertissement, la prochaine fois, ce sera 135 euros d’amende.
À la recherche de « produits »Pendant ce temps, le chien de la brigade canine furète dans tous les coins. Les locaux poubelles sont inspectés, le moindre recoin est reniflé par le malinois, y compris les boîtes des compteurs à gaz. À la recherche de « produits ». Chaque semaine, ce type d’opération « stups » est menée dans différents quartiers de la capitale auvergnate. « Nous menons ce type d’action bien spécifique sur différents secteurs, là où nous savons qu’il y a des trafics, là où les riverains nous ont requis, ou les bailleurs sociaux, etc. », indique la commissaire Anne-Emmaneulle Pasquier, chef du service d’intervention d’aide et d’assistance de proximité (SIAAP).
« Nous avons déjà fait plusieurs quartiers, nous y reviendrons sans doute », ajoute Marc Fernandez, directeur de la sécurité publique du Puy-de-Dôme. Il n’est pas encore 17 heures, les collégiens rentrent des cours. Aux fenêtres, quelques curieux observent l’opération, un peu interloqués.
« Nous ciblons les heures de sorties d’écoles pour montrer notre présence et rassurer les gens »
Un local à vélo est passé au peigne fin. Entre une poussette et un scooter, quantité de bouteilles d’alcool sont trouvées et vidées par les policiers. Le chien cherche assidûment, visiblement, pas de drogue en vue. Idem dans les halls d’immeubles.
La prise de stupéfiants semble compromise mais l’opération connaît d’autres vertus. « Même si l’on ne trouve pas de produits stupéfiants, on en profite pour faire de la verbalisation en cas d’infraction au confinement », déclare la commissaire Pasquier. Le pâté de maison a été ratissé en moins d’une heure. Rendez-vous la semaine prochaine dans un autre quartier de Clermont-Ferrand.
Julien Moreau
Photos Francis Campagnoni
L’amende forfaitaire pour usage de stupéfiants. Elle a été mise en place le 1er septembre dernier. Elle vise à enrayer l’augmentation des consommateurs de drogues. Pour être verbalisable, il faut notamment être majeur et non récidiviste. L’amende s’adresse à la détention de quantité inférieure à 20 g pour la résine de cannabis et l’herbe et 5 g pour la cocaïne. « L’objectif est que ce soit une procédure accélérée, explique la commissaire Anne-Emmanuelle Pasquier. L’usage, le transport et la détention de stupéfiants restent des délits mais payable comme une amende. » Celle-ci s’élève à 135 euros. Les policiers clermontois en ont dressé une vingtaine depuis début septembre.