L'affaire Harvey Weinstein commence le 5 octobre avec la publication par le New York Times d'une première série de témoignages d'actrices affirmant avoir été harcelées par le producteur hollywoodien.
Plus d'une centaine d'actrices, dont Angelina Jolie, Gwyneth Paltrow ou Rose McGowan, et d'anciennes collaboratrices l'ont depuis accusé de harcèlement, d'agression sexuelle voire de viol. Des faits qui remontent souvent à dix ou vingt ans, donc pour la plupart prescrits et difficiles à étayer.
Depuis novembre, de nombreuses plaintes au civil ont été déposées contre le producteur et sa société The Weinstein Company, accusée d'avoir facilité son comportement de prédateur sexuel. Vendredi pourrait marquer sa première inculpation.
2017
- 5 octobre: l'affaire éclate
Le New York Times publie une enquête avec de nombreux témoignages de harcèlement sexuel commis par Harvey Weinstein pendant près de trois décennies.
Le journal révèle aussi qu'il a passé des accords à l'amiable prévoyant des dédommagements avec au moins huit femmes pour qu'elles gardent le silence sur leurs allégations.
Le producteur réagit à ces révélations en "s'excusant sincèrement" et annonce se mettre en congé de sa société. Son avocat précise qu'il "nie beaucoup de ces accusations."
Le conseil d'administration de la société qu'il détient avec son frère Bob Weinstein l'écarte trois jours plus tard.
- 10 octobre: premières accusations de viol
L'actrice italienne Asia Argento assure au magazine The New Yorker qu'il l'a violée en 1997, et deux autres femmes l'accusent d'agressions sexuelles.
Gwyneth Paltrow, Angelina Jolie, Rosanna Arquette et la Française Emma de Caunes disent à leur tour avoir subi un harcèlement sexuel de sa part.
"Toutes les accusations de relations sexuelles non consenties sont réfutées par M. Weinstein", affirme Sallie Hofmeister, sa porte-parole.
- 14 octobre: exclu de l'Académie des Oscars
L'Académie des arts et du cinéma, qui remet les Oscars, se réunit en urgence et exclut Harvey Weinstein, dont les oeuvres produites au fil des ans ont accumulé 75 de ces prestigieuses statuettes. C'est la seconde fois, en 90 ans d'existence, que ce cénacle vote une telle sanction.
Au fil des jours, les témoignages de harcèlement ou d'agressions sexuelles se multiplient sur les réseaux sociaux ou devant les caméras de télévision, contre le producteur mais aussi contre d'autres célébrités d'Hollywood, de la télévision ou de la mode, notamment sous les hashtags #MeToo, #moiaussi ou #balancetonporc en France.
- 3 novembre: "vrai dossier" à New York
Des enquêtes criminelles sont évoquées par les polices de Londres, New York et Los Angeles dès le 12 octobre. Le 20, la police de Los Angeles confirme enquêter sur le viol présumé d'une actrice dans un hôtel de la capitale du cinéma datant de février 2013, suffisamment récent pour ne pas risquer la prescription.
Le 3 novembre, alors que les victimes présumées atteignent la centaine, la police new-yorkaise annonce tenir un "vrai dossier" grâce à l'actrice Paz de la Huerta, qui affirme avoir été violée deux fois en 2010 par le producteur.
Quelques jours plus tard, le New Yorker révèle qu'Harvey Weinstein payait des gens, y compris d'anciens espions du service de renseignement israélien (Mossad), pour faire taire ou compromettre ses accusatrices. M. Weinstein recrute l'un des meilleurs avocats de New York, Benjamin Brafman.
2018
- 24 mai: première inculpation attendue
Plusieurs médias américains annoncent que le producteur va se rendre le lendemain aux autorités new-yorkaises pour y être semble-t-il inculpé. Selon le Daily News, "au moins" une inculpation portera sur l'agression sexuelle en 2004 de Lucia Evans, aspirante actrice à l'époque, qui aurait été obligée par Harvey Weinstein à lui faire une fellation.