Les principaux groupes rebelles contrôlant la Ghouta orientale ont affirmé aujourd'hui leur opposition à toute évacuation de civils et de combattants de leur fief, bombardé depuis six jours par le régime syrien. Dans le conflit qui ravage la Syrie, le régime a réussi à reprendre plusieurs localités rebelles, en vertu d'accords dits de "réconciliation", qui se traduisent par l'évacuation des combattants et de civils qui les soutiennent, en échange de la fin des bombardements et de sièges asphyxiants.
Hier, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a dit que son pays, allié indéfectible de M. Assad à qui il apporte un appui militaire, avait proposé aux rebelles d'évacuer la Ghouta orientale, mais qu'ils avaient refusé avec leurs alliés djihadistes. "Nous rejetons catégoriquement toute initiative qui prévoit la sortie des habitants de leur maison et leur transfert vers n'importe quel autre endroit", ont écrit les groupes rebelles dans une lettre ouverte adressée au secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.
Le texte est signé par Jaich al-Islam et Faylaq al-Rahmane, les deux groupes qui contrôlent principalement la Ghouta orientale, ainsi que par un autre groupe rebelle Ahrar al-Cham. Partagée sur les réseaux sociaux et authentifiée par un haut responsable rebelle, la lettre dénonce comme un "crime de guerre", "le déplacement forcé de la population". La lettre des rebelles soutient le projet de résolution, mais reproche au Conseil de sécurité son "incapacité à faire cesser les crimes de guerre", en mettant en cause la Russie dans les frappes sur la Ghouta orientale. Moscou a démenti bombarder cette région.
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