Les services de sécurité suédois ont fait savoir ce jeudi que des "puissances étrangères" pourraient tenter d'interférer aux législatives de septembre, après les soupçons d'ingérence de la Russie dans la campagne présidentielle de Donald Trump en 2016. Dans son rapport annuel, le renseignement suédois (Säpo) s'alarme de "tentatives par des puissances étrangères d'influencer les élections dans d'autres pays". "Nous n'excluons pas que certaines puissances étrangères profitent de la campagne électorale en Suède pour renforcer les conflits au sein de la société suédoise et tenter d'affaiblir le système démocratique", a déclaré le chef de la Säpo, Anders Thornberg, qui a pris cette année la tête de la police nationale.
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"L'espionnage russe constitue la plus grande menace pour la sécurité" de la Suède, pays non-membre de l'Otan, a averti la Säpo, ajoutant qu'un tiers des diplomates russes en poste dans le pays scandinave étaient des espions. "La Russie se trouve à proximité de la Suède et pourrait être liée à un potentiel conflit militaire", a déclaré Johan Olsson, responsable pour la Säpo de la lutte contre les menaces à la sécurité.
Le Premier ministre Stefan Löfven a annoncé en janvier la création d'une nouvelle agence pour protéger les citoyens contre "des influences extérieures" lors des élections du 9 septembre. "A celui ou à ceux qui envisageraient d'influencer le résultat des élections dans notre pays: restez à l'écart!" a mis en garde M. Löfven lors d'une conférence de presse. "Nous n'hésiterons pas à dénoncer avec aplomb ceux qui (le) tenteront[...]. La Russie a été signalée dans de nombreux rapports".
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Dans un document publié le 10 janvier, la commission des Affaires étrangères du Sénat américain a accusé la Russie de propagande visant à interférer dans les scrutins d'autres pays -y compris le vote sur le Brexit au Royaume-Uni- afin de mettre à mal les sanctions occidentales prises contre Moscou. Le Kremlin a affirmé lundi qu'il n'y avait "aucune preuve substantielle" que le gouvernement russe ait tenté d'influer sur l'élection après l'inculpation aux Etats-Unis de 13 Russes -dont un proche du président Vladimir Poutine et trois sociétés-, accusés d'avoir tenté de favoriser la campagne de Donald Trump.
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