POLITIQUE - C'est un véritable bras de fer dans lequel vient de se lancer Edouard Philippe en annonçant une réforme de la SNCF. Alors que la bataille du rail s'annonce particulièrement difficile, le quotidien économique Les Echos dévoile que le gouvernement envisage de recourir aux ordonnances, comme lors de la réforme du Code du travail.
"Bien sûr c'est une possibilité", a confirmé ce jeudi 22 février Christophe Castaner sur le plateau de BFMTV, appelant à "ne pas avoir peur des ordonnances" qui ont été selon lui "diabolisées". Pour le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, cette possibilité s'explique par la nécessité "d'aller vite" et d'être "efficace" sur ce dossier qui s'annonce explosif.
Côté calendrier, le gouvernement pourra faire valoir que "la date butoir pour transposer la directive de Bruxelles sur la libéralisation du rail est fixée au 25 décembre", note Les Echos. Par ailleurs, alors que de nombreuses dispositions du rapport Spinetta ont tout pour faire descendre les cheminots dans la rue, l'idée de réduire le temps de la contestation a de quoi séduire Edouard Philippe, qui a vu son mentor Alain Juppé échouer sur ce dossier.
Reste que l'hypothèse des ordonnances trouve déjà ses détracteurs. "Si le gouvernement passe par les ordonnances sur la SNCF et la suppression des petites lignes, on nous entendra sur ce sujet", a grondé sur France Inter le président du Sénat Gérard Larcher, mettant en garde contre un "déni du respect de la démocratie parlementaire". "La crainte du passage par ordonnances est réelle", indique de son côté aux "Echos" Roger Dillenseger de l'Unsa-cheminots.
.@gerard_larcher : "Si le gouvernement passe par les ordonnances sur la SNCF et la suppression des petites lignes, on nous entendra sur ce sujet" pic.twitter.com/nWSqgmsI4l
— France Inter (@franceinter) 22 février 2018
Un procès en passage en force que Christophe Castaner a tenté d'évacuer en rappelant que le premier ministre "va concerter, discuter, regarder quelle est l'ampleur du diagnostic que met en lumière le rapport Spinetta, et ensuite mettre en oeuvre un certain nombre de décisions". Les annonces du chef de Matignon sont attendues pour le lundi 26 février.
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