Vous allez me dire que comme ça fait longtemps que je n'ai pas posté de nouvel article ici, j'aurais au moins pu revenir avec un truc un peu plus joyeux mais comment vous dire... Depuis que Basile va à la crèche (c'est à dire depuis 6 mois) notre vie n'est qu'un enchaînement de virus et de microbes en tous genres qui ajoutent encore un peu plus de bazar dans notre rythme déjà très speed.
Bien sûr, il n'y a rien de grave hein, ce ne sont que des maladies bégnines auxquelles il est difficile d'échapper la première année de crèche. Mais toutes ces journées "enfant malade" forcées et passées à la maison à attendre que ça passe ont fait renaître en moi un sentiment très moche: la frustration.
La frustration, c'est un mot que tu n'as pas le droit de verbaliser quand tu es maman. Tu n'as même pas le droit de la ressentir! Imaginez, une maman qui se plaindrait à voix haute de ses enfants à coups de "raaaah j'en peux plus de mes gosses, ils me bouuuuuuuffent"... ça ferait mauvais genre, non?
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Enfin, ça c'est ce qu'on veut bien nous faire croire. Combien de mamans sommes-nous à regarder nos montres quand on empile ce foutu jeu de cubes pour la millième fois de la journée alors qu'on devrait être au bureau en train de boucler un dossier urgent? Combien sommes-nous à pester intérieurement quand pour la 3ème fois de la nuit nos enfants se réveillent avec 39 de fièvre, ce qui en dit long sur le programme de notre journée du lendemain... Combien sommes-nous à nous sentir frustrées dans la salle d'attente du pédiatre pour la 9 ème fois en un mois? Combien sommes-nous à râler (intérieurement) parce que là, on aimerait bien pouvoir poser ses fesses sur le canapé et boire ENFIN ce café seule ET en silence dont on rêve depuis ce matin?
J'en suis convaincue, je vis en ce moment mes plus belles années.
Je le pense sincèrement 99% du temps mais il y a ces mauvais jours où rien ne va et où clairement j'aimerais être ailleurs que chez moi à donner du Doliprane en pipette toutes les 6heures ou à gérer une épidémie de gastro à la maison. Ce sont des choses que tous les parents vivent à tour de rôle et qui évoluent au fur et à mesure que les enfants grandissent. Je sais que l'adolescence amènera aussi son lot de problèmes mais laissez-moi y repenser plus tard!
En ce moment, la frustration je la ressens plus que jamais.
Basile est malade 3 semaines sur 4, j'ai du mal à avancer dans mes projets pro ou persos et je n'ai pas fait une nuit potable depuis quasiment un an. Je n'ai pas mes parents ni mes beaux-parents à proximité pour venir me décharger de temps en temps. Et croyez-moi, les grands-parents qui vivent à côté et qui sont dispos ça change clairement la donne quand on travaille. Pour moi, ces problèmes de garde impromptus sont sans doute ce qu'il y a de plus compliqué à gérer mais bon, on a eu une place en crèche donc on ne va pas trop se plaindre non plus.
D'ailleurs, à peine quelques semaines après l'entrée de Basile en crèche, j'ai rapidement compris à quel hiver nous aurions affaire. On m'avait prévenue que je passerai pas mal de temps à jongler entre mon boulot et les rendez-vous chez le médecin donc je m'y étais préparée.
J'ai pu mettre en place quelques petits trucs pour pouvoir souffler, prendre un peu de temps pour moi et mieux gérer ce sentiment de frustration parfois envahissant et très culpabilisant (et terriblement humain, rappelons-le).
Me remettre au sport et découvrir le barreshape
Une fois ma rééducation de périnée terminée, j'ai eu hâte de pouvoir reprendre le sport. Mais je ne voulais plus reprendre la gymnastique aux agrès comme il y a deux ans. Les horaires ne me convenaient plus et surtout, c'est une discipline assez traumatisante pour le corps et j'avais envie de quelques chose de plus doux. Si je suis encore très souple, je n'étais plus assez musclée pour remonter sur des barres asymétriques et j'avais un peu peur de me blesser. Avec ce genre de sport on n'est jamais à l'abri d'une grosse entorse voire une fracture. C'est à ce moment là que Mathilde Lacombe a commencé à parler du Barreshape, une méthode de fitness inspirée de la danse classique qu'elle adore et qui semblait me convenir en tous points. J'y vais désormais une fois par semaine et ça me fait un bien fou! J'avais totalement négligé mon corps ces derniers mois avec les nuits trop courtes et je me sens bien plus en forme grâce à cette heure de sport intense hebdomadaire. Et surtout, pendant une heure je ne pense à rien, ce qui pour moi est un luxe quand on est maman (ou pas hein, mais vous voyez l'idée). Dans l'idéal, j'aimerais pouvoir aller au barreshape deux fois par semaine... à suivre!
Sortir en amoureux une fois par mois
Laisser mes enfants à une baby-sitter pour sortir le soir a toujours été compliqué pour moi. Je n'aime pas cette séparation et je culpabilisais de les confier à quelqu'un d'étranger pour aller m'amuser. Mais avec l'arrivée de Basile, j'ai vraiment ressenti le besoin de m'aérer et de passer un peu de temps seule avec mon chéri. Comme on a du trouver une nounou pour récupérer nos enfants l'après-midi à l'école et à la crèche, j'en ai profité pour lui demander de rester parfois le soir pour garder les enfants pendant que nous allons au restau ou au théâtre. Pour moi c'est plus facile de les confier à une personne qu'ils connaissent, d'autant plus que Basile est encore petit et parfois compliqué à comprendre. Je n'ai rien contre l'idée de confier un bébé à une baby-sitter de de 18 ans mais pour le moment je ne suis pas encore prête. En tout cas, ces sorties régulières en amoureux sont devenues indispensables pour moi et je regrette de ne pas l'avoir fait avant, y compris quand Martin était plus petit.
Me lever encore plus tôt
J'ai toujours été "du matin" comme on dit mais depuis que j'ai repris le boulot je le fais sonner encore plus tôt qu'avant. Pas pour faire du yoga ou de la méditation (j'aimerais bien pourtant mais en sachant le programme qui m'attend j'en suis incapable, je n'arrive pas à me détendre) mais pour prendre le temps de me préparer AVANT que mes enfants se réveillent. C'est très con tellement ça paraît évident mais ça change tout d'être douchée, habillée et maquillée avant de lancer la tournée de biberons ou de bol de céréales. Si je traine au lit (ça m'arrive, je ne suis pas un robot non plus et comme tout le monde, je sature de l'hiver) c'est toute l'organisation familiale qui s'en trouve chamboulée car je fais les choses dans le désordre et je suis désorganisée. Je déteste être prise par le temps, devoir me dépêcher le matin c'est un truc que je n'ai jamais supporté et qui me met direct de mauvaise humeur. Bref, se lever beaucoup plus tôt que ses enfants permet de s'accorder un moment à soi dans la journée et ça peut vraiment influer sur votre humeur du jour. On dit toujours qu'il faut casser la routine pour être heureux et blablabla mais la routine est souvent LE point crucial de notre organisation et de notre bien-être!
Se dire que bébé grandira...
La période "bébé" et la petite enfance ne sont que des étapes dans nos vies de parents. Elles ne sont pas simples, c'est vrai mais elles sont aussi tellement jolies! Bien que ce soit une période fatigante, je sais que je ne pourrai jamais revivre ces moments donc je m'accroche à cette idée que Basile deviendra plus autonome avec le temps et je m'émerveille chaque jour de ses progrès. Ce qui est paradoxal, c'est que je ressens sans doute davantage de frustration que quand Martin était bébé (il était d'un calme olympien et n'a pas eu ce foutu RGO) mais je suis d'autant plus fascinée que je sais que je n'aurai probablement pas d'autres bébés par la suite.
Les couches changées par milliers, les premiers pas, les petits bodies en coton, l'odeur de bébé et les câlins comme seuls les tous petits savent les faire... Je sais que tout cela me manquera terriblement un jour et c'est déjà douloureux d'y penser. Souvenez-vous, j'avais déjà écrit ce billet sur la nostalgie du bébé il y a exactement... 6 ans! (et sur cette photo de dos je réalise combien Basile ressemble à son grand-frère et ça m'émeut beaucoup).
Ce billet est publié dans son intégralité sur le blog Annouchka.
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